Kinshasa : le Caucus africain examine les conséquences de la crise de la dette européenne sur l’économie du continent

Au salon Congo du Grand Hôtel de Kinshasa ce 03/08/2011, lors de l’ouverture du Caucus Africain par le président Joseph Kabila. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le caucus africain 2012 s’est ouvert le mercredi 1 er août à Kinshasa. Au cours de ce forum, les gouverneurs des banques centrales et les ministres des Finances africains représentant leurs pays auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) vont notamment discuter des conséquences de la crise de la dette en Europe sur l’économie de l’Afrique.

Le ministre congolais délégué aux Finances, Patrice Kitebi, a déclaré à l’ouverture du sommet que les incertitudes qui planent actuellement sur les économies européennes pourraient ralentir la croissance économique en Afrique.

« Les incertitudes liées à la fragilité de l’environnement économique mondial, en particulier la crise de la dette souveraine dans la zone euro, ainsi qu’à la baisse des prix des matières premières pourraient ralentir la croissance de nos économies », a-t-il affirmé.

Patrice Kitebi a appelé les participants au caucus africain à réfléchir aux moyens de prévenir ce risque.

La crise de la dette dans la zone euro désigne une suite d’événements financiers qui ont affecté, depuis le début de l’année 2010, les économies de 17 États membres de l’Union européenne dont la monnaie de référence est l’euro. Le premier évènement est relevé en 2010, avec la crise de la dette grecque, provoquée par la mise en lumière de celle-ci, ainsi que de son important et constant déficit public. Elle s’étend à l’automne 2010 avec la crise de la dette publique de l’Irlande, provoquée par le sauvetage des banques nationales rendu nécessaire par les excès antérieurs de la dette privée.

Selon une note d’orientation de la Banques africaine de développement (BAD) publiée en 2011, une baisse de 1% de la croissance du PIB dans les trente-quatre pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), dont font partie les pays de la zone euro, se traduit par un changement de près d’un demi-point de pourcentage de la croissance en Afrique.

Le même document indique qu’une baisse d’1 % de la croissance du PIB dans les pays de l’OCDE se traduit par une réduction de 10 % des recettes d’exportation de l’Afrique et une réduction de 2,5 % de ses importations.

Ces chiffres s’expliquent par le fait que l’Afrique demeure la région la moins diversifiée du point de vue de l’accès au marché. L’Europe est la destination de la moitié sinon davantage des exportations de quinze pays africains. De ce fait, ces pays sont particulièrement exposés aux risques commerciaux que pourrait poser une aggravation de la crise en Europe.

Les participants au caucus 2012 vont également discuter du financement des infrastructures énergétiques ainsi que la croissance et la création d’emploi.

La représentation de l’Afrique au sein du FMI et de la Banque mondiale qui a été évoquée lors du dernier sommet sera aussi débattue au cours de ce forum.

Depuis plusieurs années, les pays de l’Afrique subsaharienne réclament d’obtenir un troisième siège au conseil d’administration du FMI.

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