Qatar: l’extinction et le braconnage des éléphants en Afrique centrale préoccupent Cites


Eléphants du parc national de Virunga

Il se tient du 13 au 25 mars une conférence de la convention sur le commerce international des espèces animales et végétales en danger ou menacées, Cites en sigle,  à Doha, au Qatar.

Pendant 13 jours, 175 nations vont décider d’autoriser ou d’interdire les ventes de l’ivoire, parce que  le braconnage provoque l’extinction des éléphants dans de nombreuses régions de l’Afrique centrale.

La RDC particulièrement touchée

D’après le communiqué de Cites, la situation est particulièrement catastrophique en RD Congo. Toujours selon ce communiqué, une guerre civile sanglante  a fait rage dans le pays, de 1996 à 2005. Beaucoup d’éléphants ont été tués pendant cette période.

Même si l’ordre a été rétabli dans la majeure partie du pays, l’abattage des éléphants a considérablement augmenté.

De nouvelles données compilées à partir de 11 parcs et réserves en RD Congo par le personnel de l’ICCN (Institut congolais de la conservation de la nature), les chercheurs et le personnel des ONG, montrent une forte augmentation du nombre d’éléphants illégalement tués entre 2006 et 2009.

Le communiqué de Cites affirme que les militaires des FARDC sont responsables de 75 % du braconnage dans 9 des 11 sites du pays.

L’ampleur du braconnage militaire a conduit à une baisse importante du nombre d’éléphants au Congo. Ce braconnage se fait de plus en plus sentir dans 4 aires protégées, à savoir les parcs nationaux de Salonga, Garamba, Virunga et la Réserve de faune à Okapi.

Dans les autres sites, poursuit toujours le communiqué, il y a peu de données disponibles, mais le braconnage peut être pire comme, faute de suivi.

Dans certains cas comme celui du parc national de Kahuzi-Biega, au Sud Kivu, le braconnage pourrait avoir été stoppé, tout simplement parce qu’il n’y a plus d’éléphants à tuer.

Des études après la guerre n’ont trouvé aucune preuve d’éléphants dans la forêt de plaine, où auparavant, leur population était estimée à 3 700 individus.

Conséquence: la population totale d’éléphants de la RD Congo est désormais considérée comme inférieure à 20 000 individus et continue à baisser.

On estime qu’il y a eu au moins 100 000 éléphants il y a 50 ans. Aujourd’hui, seulement 6 domaines ont plus de 500 éléphants. Si cette tendance continue, les éléphants seront bientôt éliminés de la RD Congo.

Pas reluisant dans le reste de l’Afrique centrale…

Le communiqué démontre encore que les problèmes auxquels fait face la RDC se retrouvent aussi dans les autres pays de l’Afrique centrale. Dans les forêts du Gabon, de la République du Congo Brazzaville, du Cameroun et de la République Centrafricaine (RCA), la fréquence des rapports de braconnage est croissante et la répartition des éléphants est en baisse.

L’enjeu…

Alors, l’enjeu recherché à la  conférence de la convention sur le commerce international des espèces animales et végétales en danger ou menacées, Cites en sigle, est  de ne plus faciliter une fuite énorme d’ivoire des forêts d’Afrique et aussi d’interdire leur vente.

Car, l’éléphant est un patrimoine mondial qui risque d’être éliminé dans une grande partie de son terrain vital. Et il faut des efforts mondiaux pour le protéger.