Parc de Virunga: l’ONG IDPE accuse les militaires des FARDC de braconnage, pêche illicite et carbonisation


Un garde du parc national de Virunga (Archives)

Dans sa lettre adressée, le mardi 8 juin aux autorités du Nord-Kivu, l’ONG Innovation pour le développement et la protection de l’environnement (IDPE) dénonce la passivité des autorités politico-administratives dans la destruction de la faune et flore des sites du parc national de Virunga. 

Selon le directeur général de cette ONG de défense de droits des animaux, Bantu Lukambu, quelques éléments des FARDC basés au Parc national des Virunga s’adonnent au braconnage, à la pêche illicite sur le lac Edouard  et la carbonisation.

En ce qui concerne le braconnage, pour le mois de mai, environ soixante dix animaux ont été abattus dans ce parc par les militaires de la 18ème et 15ème brigades intégrées des FARDC en particulier dans le secteur centre et est du parc, selon le directeur de l’IDPE.

Il s’agit notamment de:

  • éléphants,
  • buffles,
  • lions et
  • hippopotames.

La pêche illicite est pratiquée dans trois pêcheries  sur le  lac Edouard, où elle a pris une ampleur beaucoup plus élevée, ajoute le directeur général de l’ IPDE.  D’après lui, les militaires des FARDC emploient plus de 40 enfants en âge scolaire pour cette activité.

Ces enfants armés sont protégés par les militaires basés à Kamandi, selon la même source.

Concernant la carbonisation, Bantu Lukambu indique que vingt-six camions remplis de sacs de charbon de bois et quatre autres véhicules des bois de construction ont été identifiés et interceptés, aux environs du parc de Virunga.

Pour sa part, l’administrateur directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Cosma Wilungula, affirme être au courant de tous ces problèmes. Il a déclaré:

«Nous sommes conscients de cette situation. Une équipe mixte de 300 personnes, composée de soldats des FARDC et de gardes des parcs sera lancée, bientôt, sur le terrain pour mettre fin à cette situation.»

Il promet également, en collaboration avec les autorités militaires de la 18ème région militaire du Nord-Kivu, de démilitariser les sites du parc national de Virunga et de déférer les téméraires devant la justice.

Selon le commandant FARDC dont les troupes sont citées dans cette affaire, les FARDC et l’ICCN sont en train de combattre cette pratique depuis le mois dernier.

Il annonce  par ailleurs l’arrestation de 4 militaires accusés de soutenir la pêche dans les zones de reproduction et d’être impliqués dans le braconnage. D’après lui,ces 4 soldats seront incessamment mis à la disposition de la justice militaire.

A Goma, l’auditeur supérieur militaire, le colonel Mputu, reconnaît qu’un capitaine mis en cause dans la pêche illicite et l’abattage des animaux est déjà aux arrêts à la prison centrale de Munzenze. Son jugement interviendra bientôt, soutient l’auditeur.