ICCN: le trafic illicite des pointes d'ivoire met la RDC en mauvaise posture sur l'échiquier mondial


cosma Wilungula, Administrateur délégué général de l'ICCN

« Nous sommes en présence d’un trafic assez important de pointes d’ivoire qui met la RDC dans une position inquiétante face aux organisations internationales qui gèrent les espèces animales protégées, » a déclaré l’Administrateur délégué général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) lors d’un point de presse, tenu jeudi 9 septembre, à Kinshasa.

Ces propos font suite aux trois saisies des pointes d’ivoire enregistrées en l’espace de deux mois.

Cosma Wilungula se félicite, par ailleurs, de la complicité entre l’ICCN et les autres services de l’état dans l’arrestation des braconniers.

Il s’exprime en ces termes :

«Nous sommes pratiquement à la 3e saisie et c’est un peu inquiétant pour nous. Cela démontre qu’il y a encore des quantités d’ivoires qui ne sont pas vues. Quand on saisit des pointes d’ivoire, cela veut dire que qu’il y a des éléphants qui ont été abattus. Nous l’avons décrié, il y a deux ans. Sur le terrain, il y a une recrudescence incroyable de braconnage dirigé vers les éléphants.»

Des dispositifs sont en train d’êtres prises entre les FARDC et l’Institut congolais pour la conservation de la nature afin de consolider l’action de lutte anti braconnage dans toutes les aires protégées, indique l’ADG de l’ICCN.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire avec la justice, fait remarquer Cosma wilungula, avant de déplorer le manque de collaboration entre ce service et l’ICCN.

Il renchérit:

” Aujourd’hui, lorsqu’un garde de parc arrête un braconnier, ce dernier est tout de suite relâché soit par les magistrats civils soit par les magistrats militaires.”

La RDC compte actuellement près de trente cinq mille éléphants contre cent mille, il y a 20 ans, ajoute Cosma Wilungula.

Conséquence : la RDC figure parmi les trois pays au monde avec le Nigeria et le Taiwan où le braconnage d’éléphants et le trafic d’ivoires sont le plus accentués, a indiqué la même source.

Pour rappel, au total, plus de 1000 kilos d’ivoires ont été saisis respectivement à Kinshasa, Wamba et Lubumbashi entre le mois de juillet et septembre 2010.