Parc des Virunga: le projet d’exploitation pétrolière inquiète la Monusco

age=151,max,y,center,]«La mise en œuvre des projets d’exploitation pétrolière dans le parc des Virunga affecterait grandement la biomasse du parc.» La représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’Onu en RDC, Leila Zerrougui a fait cette déclaration vendredi 14 janvier à Kinshasa. Elle s’exprimait à la réunion de haut niveau entre les autorités congolaises et l’Unesco sur la protection des sites naturels de la RD Congo.

Leila Zerrougui a exprimé son inquiétude sur ce projet qui concerne 60 % de la superficie de ce parc. Elle a invité le gouvernement à explorer les solutions alternatives.

Août 2010, les experts environnementalistes du Nord-Kivu avaient formulé la même inquiétude, lors du lancement des travaux d’exploration et de production du pétrole dans le secteur des Virunga. Ces travaux étaient réalisés sous la conduite de l’entreprise italienne Soco Internationale.

Une étude indépendante d’impact environnemental devrait être menée avant le lancement du projet, avaient souhaité ces experts en environnement.

L’ordonnance présidentielle portant exploration et production du pétrole dans le bloc 5 du rift albertin Est RDC, par l’entreprise Soco internationale, avait été promulguée par le chef de l’Etat en juin 2010.

Le site d’exploitation pétrolière couvre une superficie de 7 000 Km²; allant de Rumangabo, en territoire de Rutshuru, jusqu’à Kasindi port au Nord en territoire de Beni, en longeant le lac Edouard au cœur du parc national des Virunga.

Le Premier ministre, Adolphe Muzito, qui a présidé cette rencontre, a, par ailleurs, promis de prendre en compte les questions de sécurité et de la protection dans le projet pilote aux parcs nationaux des Virunga et de Kahuzi-Biega, à travers le programme de Stabilisation et de reconstruction des zones sortant de conflits armés (Starec).

Le même vendredi, les autorités de la RDC et l’Unesco se sont réunies pour examiner les moyens de renforcer la protection des cinq sites congolais inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en péril.

Il s’agit des parcs nationaux:

  • des Virunga (Nord-Kivu),
  • de Kahuzi-Biega (Sud-Kivu),
  • de la Garamba (Province Orientale),
  • de la Salonga (Equateur) ainsi que
  • de la Réserve de faune à Okapi, RFO (Epulu).

Ce patrimoine mondial en péril regroupe une gamme unique de plantes et d’animaux, dont le gorille des montagnes et l’Okapi.

Actuellement, tous ces sites sont butés à l’insécurité permanente due à la présence des groupes armés, à la prolifération des armes ainsi qu’au non-respect de la loi. Tout cela a conduit à un braconnage massif en RDC.

C’est ainsi que des opérations militaires contre des groupes armés nationaux et étrangers ont été et sont encore menées à l’est du pays, où quatre de ces sites naturels sont situés, a souligné de son côté la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’Onu en RDC.

Ce renfort s’inscrit dans le cadre du programme Starec.  Ce projet permettra à moyen terme, de renforcer les capacités dans le domaine de la protection du patrimoine de la RDC, a espéré Leila Zerrougui.