Le commandant de la 9è région militaire, général de brigades Jean-Claude Kifwa, a présenté à la presse, vendredi 3 août à Kisangani (Province Orientale), trois braconniers et de deux habitants de Wamba désignés comme leurs complices. Selon lui, ces braconniers membres du groupe de Paul Sadala alias Morgan ont été arrêtés lors de l’opération de ratissage initiée contre ce chef milicien par l’armée nationale dans la Reserve de faune à okapis d’Epulu.
Arrêtés le 29 juillet, les trois braconniers ont été transférés, jeudi, à Kisangani, chacun avec arme de marque AK47 à la main et un paquet de plus de cent munitions. Ils ont reconnu avoir été dotés en arme par un certain Sadiki. Ce dernier, ont-ils affirmé, est un collaborateur du braconnier et chef milicien Morgan.
Leur dotation visait à abattre les animaux et non les humains là où leurs maîtres les amèneraient, ont-ils précisé.
Leurs complices sont cependant accusés d’avoir hébergé Morgan et d’avoir guidé ce dernier pour lui permettre de s’échapper de la traque lancée contre lui par les Forces armées de la RDC (FARDC) dans les territoires de Mambassa, Wamba et Bafwasende.
Le commandant de la 9è région militaire, général de brigades Jean-Claude Kifwa a promis de transférer les prévenus à la justice militaire, après instruction de leur dossier par le service des renseignements de son état-major.
Au cours d’une attaque contre la réserve de faune d’Epulu, dimanche 24 juin, les combattants Maï-Maï du chef milicien Morgan ont tué quinze okapis ainsi que deux gardiens. Ils avaient également pillé et détruit plusieurs bâtiments administratifs dans la réserve.
Lors de leur retrait de la réserve d’Epulu à cause de l’arrivée des FARDC, lundi 25 juin, ils avaient pris en otage vingt-huit personnes dont plusieurs femmes. Seize d’entre elles, libérés lundi 2 juillet, avaient ramené dans leur localité la lettre de Morgan, dans laquelle il menaçait revenir attaquer la réserve.
Ces actes avaient soulevé de vives protestations de la part de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et de ses partenaires tant nationaux qu’internationaux.
Animal que l’on trouve uniquement en Ituri, dans le Nord-Est de la RDC, l’okapi a été en effet déclaré espèce protégée en 1993. Il figure sur la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La population d’okapis est estimée entre 10.000 et 35.000 individus, alors que la tendance de leur reproduction serait à la baisse.
Créée en 1992, la réserve de faune à Okapi d’Epulu est inscrite, depuis 1996, sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. D’une superficie de plus de 13 726 km2, elle est située dans la forêt de l’Ituri, près des frontières avec le Soudan et l’Ouganda.
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