Goma: l’Observatoire volcanologique déplore l’insécurité et le vol du matériel

Le volcan Nyiragongo vu de Goma, 2004.

Les habitants de Goma (Nord-Kivu) se souviennent, ce jeudi 17 janvier, de l’éruption, il y a onze ans, du volcan Nyiragongo. A cette occasion, le directeur général de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) a assuré que les deux volcans encore actifs dans cette province – Nyiragongo et Nyamulagira- sont surveillés d’une manière efficiente. Il a cependant déploré l’insécurité et le vol des équipements de surveillance.

Nyiragongo et Nyamulagira sont dans un état calme, stationnaire, selon les vulcanologues. Le directeur général de l’OVG, Kacho Karumu, a indiqué que l’OVG a mis à profit de nouvelles techniques pour augmenter sa capacité de surveillance volcanique, en dépit du défi sécuritaire:

«Depuis que nous avons eu des difficultés pour accéder aux volcans Nyiragongo et Nyamulagira suite à l’insécurité, on nous a mis profit trois satellites qui nous envoient des images pour le gaz émis, la déformation terrestre et les anomalies thermiques. Nous obtenons ces images par intervalles de 15 minutes

Le Nord-Kivu est une province en proie à des milices locales et des rébellions, dont le M23. Ce mouvement créé, début mai 2012 par des mutins issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), occupe plusieurs localités de cette province après des affrontements avec les forces régulières. Il a eu à progresser jusqu’à occuper la ville de Goma pendant onze jours en novembre 2012.

Se fondant sur les rapports de cette surveillance volcanique, Kacho Karumu a par ailleurs rassuré la population locale:

«Il n’y a pas d’inquiétudes à se faire. La surveillance est efficiente. A cause de l’insécurité, on a réduit le nombre de nos équipements sur le terrain. Mais, nous avons ce qu’il faut pour assurer la surveillance et rassurer la population

En dehors de l’insécurité, l’OVG a déploré le vol de certains équipements de surveillance sur terrain, qui risque de rendre difficile la surveille de ces volcans. «Avant-hier, nous avons encore perdu un capteur thermique à Bugarura», a indiqué Kacho Karumu, ce jeudi.

La dernière éruption volcanique de Nyiragongo, survenue le 17 janvier 2002, avait provoqué l’engloutissement par les laves de 13% des infrastructures de Goma. Elle avait aussi occasionné la chute de 80% de l’économie de la province, selon le directeur général de l’Observatoire volcanologique de Goma. Une grande partie de la bande Est de la ville avait été ensevelie par la lave.

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