Braconnage : les chefs d’Etats africains appelés à s’impliquer dans la protection des éléphants

Confiscation d’ivoire dans la réserve de faune à Okapi, 2005.

Huit organisations non gouvernementales, engagées dans la lutte pour la conservation de la nature, ont appelé les chefs d’Etats de l’Afrique centrale à s’impliquer personnellement dans la lutte contre le braconnage des éléphants. C’était au cours d’une conférence de presse tenue vendredi 27 avril à Brazzaville.

D’après ces ONG, les braconniers utilisent des moyens de plus en plus sophistiqués et disposent même du soutien d’agents de l’administration judiciaire, de l’armée et de la police.

Pour Jérôme Mokoko, directeur général adjoint de l’ONG WCL, la situation est plus que catastrophique.

«La RDC, il y a une vingtaine d’années, avait plus d’un million d’éléphants. Aujourd’hui, on en compte 7 à 10 000. Au Congo Brazzaville, il y a eu une perte de plus de 5 000 éléphants. La RCA en avait 80 000 il y a une trentaine d’années. Ils sont tombés à quelques milliers d’élephants», a-t-il expliqué.

Pour sa part Norbert Gami, de l’ONG African pact, a encouragé les chefs d’Etat à suivre l’exemple du président gabonais dans la répression du braconnage.

«Quand on voit un président de la République comme Ali Bongo brûler un tas d’ivoire qui a une valeur estimée entre 6 et 16 milliards [de FCFA]. C’est déjà un geste. Et arrêter un sous-préfet, qui est une autorité, parce qu’il est dans un réseau de braconnage», a-t-il dit.

Le 18 avril dernier, l’agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) avait aussi plaidé pour l’implication de l’Etat congolais dans la lutte contre le braconnage des éléphants en RDC.

Le coordonateur national pour l’environnement à l’USAID, Toussaint Molenge, avait notamment dénoncé la réduction «dramatique» des éléphants dans les aires protégés de la République démocratique du Congo (RDC).

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