Bas-Congo: l’ICCN appelle la population à protéger le parc marin des mangroves

Parc marin des mangroves, à Moanda, novembre 2010.

Le directeur provincial du parc marin de mangroves à Moanda, Collet Marcel, a appelé mardi 17 décembre la population de la province du Bas-Congo à protéger ce patrimoine. Selon lui, la population détruit systématiquement ces mangroves sans tenir compte des conséquences négatives sur l’écosystème.

«Les mangroves sont menacées comme toutes les aires protégées de la RDC. Il y a des menaces, il y a du braconnage, il y a également de la pression en tropiques ; en ce sens qu’on coupe la mangrove, on coupe la forêt pour faire le charbon de bois afin de se chauffer », a déploré Collet Marcel.

Selon lui, «le Bas-Congo est certainement l’une des régions de la RDC les plus abimées écologiquement.» Par conséquent, il a appelé les habitants de cette province à «être jaloux de leur parc de Mangroves […et] savoir que le futur de leurs enfants, c’est aussi la préservation de la nature.»

Collet Marcel estime que s’il n’y a plus de mangroves, il n’y aura pas non plus de poissons dans l’océan:

«C’est une équation ! Si nous préservons la mangrove, si nous arrêtons de pécher dans la mangrove – puisque c’est interdit – il y aura des poissons demain dans l’océan ; parce que 80% des poissons que mange l’homme passent un cycle de leur vie dans la mangrove. Donc la mangrove doit être préservée, c’est quelque chose de très important ; tant au niveau national, africain qu’au niveau mondial

Les mangroves sont parmi les écosystèmes les plus productifs en biomasse de la planète Terre. En outre, elles constituent des stabilisateurs efficaces pour certaines zones côtières fragiles suite aux cyclones et tsunamis et face aux effets du dérèglement climatique, incluant la montée des océans.

Le parc marin de mangroves a été créé en 1992 sur la côte atlantique de la cité de Moanda. Il forme un écosystème aquatique rare, dominé par les palétuviers. Dans ce parc, on trouve notamment le lamantin et la tortue marine, des espèces animales menacées par la pollution, la dégradation de leur habitat et la pêche illicite.

Selon l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) plus de deux cent cinquante tortues marines avaient été abattues entre 2007 et 2009. En outre, le banc de sable longeant la côte atlantique de Moanda jusqu’à Banana, autrement appelé « plage Ntonde», est envahi par plusieurs habitations et hôtels. Conséquence, les tortues marines qui venaient souvent nicher sur ce banc de sable, se font de plus en plus rares.

Le parc marin des mangroves est géré par l’ICCN, qui a vocation de sauvegarder toutes les aires protégées de la République démocratique du Congo.

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