L’ICCN détruit les cultures "illégales" dans le parc des Virunga à Kibirizi

Une vue du parc national des Virungas située dans la province du Nord-Kivu dans l’est de la RDC.

Le conflit opposant les gardes de parc et les paysans dans le secteur de Kibirizi, à une centaine de kilomètres au nord de Goma, dans le territoire de Rutshuru, en plein parc national des Virunga, refait surface. Depuis la semaine dernière, les gardes-parc de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) détruisent les cultures des paysans qui exploitent “illégalement” le parc. Les paysans, eux, exigent à l’ICCN une précision des limites du parc par rapport à la Chefferie.

Au moins cent cinquante mille paysans ayant envahi le parc depuis plusieurs années sont, aujourd’hui, obligés de quitter cette zone.

Les paysans reconnaissent que depuis octobre 2013, l’ICCN leur avait accordé un moratoire de 3 mois pour enlever leurs récoltes du parc. Ce moratoire a expiré début janvier 2014.

Ils attendent que, comme convenu lors de l’atelier de janvier dernier, l’ICCN envoie une commission pour marquer les limites matérielles du parc, respectables par tous.

Mais, selon un cadre de l’ICCN basé à Rumangabo, les paysans ont profité des trois mois qui leur avaient été accordés pour, à la fois récolter et continuer de semer de nouveau dans les limites du parc. Laisser perdurer cette situation aurait été un précédent fâcheux vis-à-vis des paysans d’autres secteurs du parc qui sont dans la même situation. C’est ce qui explique cette opération « Coup de poing » depuis la semaine dernière, ajoute ce cadre sous le sceau de l’anonymat.

Les paysans situés sur l’axe Kibirizi-Rwindi auraient, selon l’ICCN, envahi le parc jusqu’à une dizaine de kilomètres au moins à l’intérieur de ses limites. Les paysans, eux, disent n’exploiter que les terres de leur chefferie de Bwito. Et le conflit est loin d’être résolu.

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