Controverse autour de 61 containers du bois wenge au port de Matadi

Des troncs d’arbres de Sodefor dans le Beach à Kinshasa, 2004.

Au total, 61 containers du bois wenge au port de Matadi (Bas-Congo) seraient au point  d’être exportés illégalement vers l’étranger. Lors d’une conférence de presse mardi 26 août à Kinshasa, la Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois qui regroupe des ONG environnementales a pointé du doigt la société Terco installée dans le territoire de Kwamouth au Bandundu. Celle-ci juge «non fondée» cette accusation, affirmant plutôt qu’elle exploite et commercialise légalement le bois en RDC.

La cargaison qui fait l’objet de l’alerte se trouve au port de Matadi prête à partir en Chine. Elle contient plus de 580 grumes du bois wenge exploité frauduleusement dans la forêt wu de la province de Bandundu, selon les ONG qui accusent.

Me Alphonse Longbango de la Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois accuse  l’entreprise Terco:

«Nous avons effectivement relevé le cas de Terco, qui exploite illégalement [du bois] dans la concession de Talatina. Aujourd’hui, les containers  sont évacués à grande vitesse ! 61 containers  sont à Matadi  en train d’être évacués vers la Chine. C’est quand même grave ! »

Il a souhaité que les recettes générées par le secteur de l’environnement puissent effectivement «soutenir l’effort de la construction du pays.»

Pour lui, la cargaison en question constitue un manque-à-gagner important pour le gouvernement congolais. Si l’exploitation de ce bois était faite légalement, a estimé Alphonse Longbango, les communautés autochtones allaient bénéficier de plus de 700 000 dollars américains.

De son côté, Jean-Marie Bolika, du Fonds mondial pour la nature (WWF) appelle l’Etat congolais à s’assumer face à cette pratique:

«Je voudrais encore rappeler aux autorités que la problématique de l’exploitation illégale du bois dans la région de Kwamouth devient très préoccupante; car ce n’est pas la première fois pour nous de dénoncer cela. Il faudrait que l’Etat prenne encore ses mesures et qu’il y ait des sanctions appropriées à l’endroit des gens qui font l’exploitation illégale.»

«Déclaration opportuniste et mensongère»

L’entreprise Terco soutient pour sa part avoir suivi la voie légale pour l’exploitation de ce bois. Son avocat-conseil, Me Serge Zime, juge alors «non fondée» l’accusation de cette coalition d’ONG environnementales.

«Je suis sidéré par la déclaration opportuniste et mensongère de cette coalition […] Déjà par le fait que ces containers se trouvent à Matadi, c’est que leurs contenus –les grumes – ont eu à passer par les filières normales», a-t-il expliqué.

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Pendant ce temps, l’affaire reste pendante devant divers services judiciaires de Kinshasa.

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