RDC: une ONG dénonce le "cambriolage" des ressources minières par des sociétés fictives – AFP via Google

KINSHASA — Une ONG congolaise a appelé les parlementaires de la République démocratique du Congo à mettre fin au “cambriolage” des importantes ressources minières du pays par des sociétés fictives basées dans des territoires britanniques.

“Vous êtes la voix du peuple congolais. Assurez-vous qu’à l’avenir toutes les ressources soient vendues par un appel d’offres public et mettez fin aux cambriolages”, écrit Herman Nzeza, représentant à Kinshasa de Free Fair DRC, une ONG britannique prônant une gouvernance transparente dans l’ancienne colonie belge, dans une lettre au président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku.

Pour prévenir les abus, il appelle à la “mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les personnalités congolaises et étrangères impliquées dans cette prédation” des ressources minières et recommande notamment la création d’un “organisme indépendant de lutte contre la corruption”.

“J’ai rencontré les parlementaires de l’opposition et de la majorité pour leur parler de ce problème, mais certains avaient peur des retombées s’ils s’impliquaient dans ce sujet sensible. Alors j’ai décidé d’écrire une lettre au président de l’Assemblée pour ouvrir le débat publiquement”, a précisé à l’AFP Herman Nzeza.

“Nous voulons qu’en RDC le parlement se saisisse du dossier et qu’il enquête aussi sur les personnalités congolaises derrière ces transactions, parce que les citoyens britanniques derrière les entreprises fictives ne le sont pas sans l’aide des Congolais qui sont ici”, a-t-il ajouté.

L’appel de Free Fair DRC fait suite aux révélations du député britannique Eric Joyce, qui explique dans un rapport que “des membres du gouvernement de la RDC, en particulier le président actuel, Joseph Kabila, ont vendu d’importants biens miniers à des prix dérisoires à diverses sociétés fictives étrangères” installées pour la plupart aux Iles vierges.

“La perte totale pour le peuple de la RDC, au titre des biens perdus ou du manque à gagner, dépasse 5,5 milliards de dollars”, ajoute le président du groupe parlementaire multipartite chargé de la région africaine des Grands Lacs, qui a recensé 59 entreprises fictives. Lire la suite sur Google.fr