RDC: Dieu vit à Kinshasa – Slate Afrique

Dans Kinshasa, les lieux de cultes poussent comme des champignons et s’installent n’importe où. Un peu partout, dans les rues, marchés, transports en commun, il n’est pas surprenant d’entendre un prédicateur, annoncer la bonne nouvelle du royaume des cieux.

«Alléluia, Alleluia», lance un prédicateur dans une Eglise de réveil à Kinshasa. En chœur, les fidèles répondent « Amen».  Certains lèvent les bras. « Il est vivant, il est ressuscité. Qui? Jésus». Des acclamations s’ensuivent ce dimanche matin dans la capitale de la République démocratique du Congo.

C’est le jour du grand rendez-vous avez le Seigneur. Les chrétiens se mettent sur leur 31. Les femmes veillent aux plus petits détails. La coiffure est impeccable, la tenue vestimentaire des grands jours au rendez-vous du Seigneur. Dans la paroisse Catholique Saint Benoit, certaines femmes ont créé des modèles avec leurs tissus frappés de l’effigie de la vierge Marie ou de l’archidiocèse de Kinshasa. Les hommes, chaussures brillantes aux pieds, sortent leurs vestes.

Sur les routes, c’est souvent un chassé croisé entre ceux qui quittent leurs communes et quartiers pour aller prier ailleurs et ceux qui viennent chercher Dieu dans les communes abandonnées par d’autres. Les conducteurs des taxis-bus tirent leur épingle du jeu en ayant certaines Eglises pour destination finale. «  Comme il y a beaucoup des gens vont prier à la 7e rue ou à la 16e rue dans la commune de Limete, on les amène là-bas», affirme un chauffeur. Un autre prend la direction d’une Eglise dans le quartier Righini, commune de Lemba.

Des Eglises qui naissent par miracle

Dans une ville où les emplois manquent, la pauvreté et la crise frappent de plein fouet, la prière et la religion sont parfois des refuges où les Kinois (habitants de Kinshasa) vont trouver du réconfort.

Du jour au lendemain, une Eglise nait dans une rue, et ce ne sont pas les fidèles qui manquent. Ils ne se font pas prier et Dieu sait si ces différents lieux de cultes répondent vraiment à leurs besoins. Dans une même rue, il n’est pas rare de trouver deux églises côte à côte, ou plus de trois lieux de cultes différents.

Tous, prient le même Dieu qui les entend tous au même moment vu que certains programmes de culte se font en même temps. Dans cet univers à la compétition spirituelle rude, il faut faire preuve d’ingéniosité.

D’abord, la panoplie des noms des Eglises est riche d’enseignement. Eglise réformée au Congo, Dieu est grand, Bonne nouvelle, Nzambe Malamu, Mont des oliviers, Pierre Vivante, La Borne, Résurrection, La manne cachée… Il y a aussi ceux qui tirent leurs dénominations du registre militaire: Armée de Victoire, Armée de l’Eternel, Armée des vainqueurs.

En plus, certains Hommes de Dieu (c’est ainsi que certains Prédicateurs sont désignés) ont une vision qui dépasse les frontières de la République Démocratique du Congo,  alors que leurs Eglises n’ont même pas encore une implantation nationale. Les noms donnés à leurs organisations dénotent de leurs ambitions: Vision mondiale, Action missionnaire d’évangélisation, Eglise force internationale de réveil, Ministère du combat spirituel…

 Lorsqu’on veut faire plus original, l’on change carrément de communauté et abandonne la communauté congolaise. Une église se dénomme Communauté d’Israël.  Lire la suite sur Slate Afrique.com