Les travailleurs humanitaires de la province instable du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où l’armée combat notamment des mutins ex-rebelles, doivent dialoguer aussi bien avec les forces régulières qu’avec les groupes armés pour agir.
“On est obligé d’avoir une certaine forme de communication avec les différentes parties au conflit pour éviter de se retrouver pris entre deux feux, et pour accéder autant que possible aux personnes qui en ont besoin”, explique sous couvert d’anonymat une source onusienne.
Pas de règle fixe. Les échanges se font aussi bien face à face que par téléphone. En revanche, tous mettent un point d’honneur à ne pas divulguer la teneur de leurs discussions avec les Forces armées (FARDC) et les groupes armés, locaux ou étrangers.
Au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce dialogue sert à “maintenir l’accès aux victimes et à tenter d’influencer des changements de comportement lorsque des violations sont observées”, explique Krista Armstrong, chargée de la communication.
Les FARDC affrontent depuis mai des mutins se réclamant du Mouvement du 23 mars (M23), issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), et confinés dans une petite bande du Parc national des Virunga, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda.
L’armée, soutenue par la Mission de l’ONU (Monusco), affronte aussi des groupes armés, qui ont pour certains gagné du terrain dans la province après que le président Joseph Kabila a suspendu en avril des opérations militaires dans les Nord et Sud Kivu suite à une série de désertions.
Si un calme relatif règne depuis deux semaines, le regain de violences a provoqué le déplacement de 220.000 personnes, alors que 30.000 autres ont fui en Ouganda et au Rwanda. Comme souvent, le dialogue des ONG ou agences onusiennes avec l’armée et les groupes armées semble faciliter l’assistance humanitaire. Lire la suite sur google.fr