EUROPE : Ce que les Africaines dépensent pour leurs coiffures – Slate Afrique

La nature des cheveux des Africaines les oblige à dépenser beaucoup d’argent en entretien. Ce qui pèse fortement sur leur budget et perturbe parfois les relations avec les hommes.

«C’est dur, dur de se coiffer ici à Paris, pour nous Africaines, se désole Laeticia Makwala, une cliente. Non pas parce que les coiffeuses manquent, mais parce que ça coûte cher de se coiffer ici en Europe.»

Dans la capitale française, les métros Château-d’eau et Château-Rouge sont les coins qui regorgent de plusieurs salons de coiffure pour les femmes africaines.

Malgré cela, les coiffures de qualité pour la clientèle féminine africaine sont parfois hors de prix.  

«La main d’œuvre seulement varie entre 30 et 50 euros. C’est sans compter les mèches qu’il faut acheter», explique Nicole Mariam, une autre cliente, de nationalité congolaise.  

Une main d’œuvre à géométrie variable.

«Pour les tissages par exemple, le coût de la main d’œuvre dépend aussi de la qualité et de la taille des mèches, poursuit Laeticia Makwala. Les mèches cabelos (un type de mèches dits naturels, Ndlr), par exemple ne se coiffent pas au même prix que les naturelles indiennes. Et là, les prix peuvent aller au-delà de 150 euros. Plus, les mèches sont longues, plus c’est cher. Mais, on n’a pas le choix, on le fait quand même. Quand on aime on ne compte pas.»

Pour Romain Batajon, un Français marié à une Congolaise native de Kinshasa, «les prix des coiffures des Africaines sont astronomiques et exorbitants. Parfois, le rapport qualité prix n’y est toujours pas. Mais, je comprends parfois certaines coiffeuses qui passent presque toute la journée debout, à tisser et à tresser des mèches. Cela peut s’étendre sur deux jours, raconte-t-il. Mais, je trouve que c’est assez cher quand même.»

 Pour réduire le coût, certaines femmes se font coiffer auprès d’un membre de la famille qui sait le faire ou se coiffent entre copines.

Ça coûte les yeux de la tête

Il n’est pas rare de rencontrer des femmes d’origine africaine, avec des rajouts sur leurs cheveux (lesquels rajouts sont plus connus sous les appellations de tissages). Il n’est pas rare non plus d’en voir avec des coiffures rasta et autres perruques sur la tête.

Au salon Beauty palace, par exemple, où Sylvie, une Togolaise, attend patiemment devant une glace qu’on lui pose un tissage.

Des feuilles accrochées au mur indique les prix de la main d’œuvre. Pose perruque: 30 euros, tresse rasta: 60 à 130 euros, dread locks 100 à 150 euros.

Pour connaître les prix des mèches, le tout dépend de la qualité, de la marque et de la taille.

Leur longueur s’estime en pouces, 12, 14 et 18 pouces, etc. Pour les rajouts et mèches synthétiques, les prix commencent à 12 euros.

Non loin des synthétiques, sur les mèches naturelles et cabelos, les prix vont de 50 à 80 euros, le paquet.

«Dans un paquet de cabelos par exemple, il y a une petite botte de mèche. Et pour se coiffer, il en faut parfois 4, multiplié par 80 euros, on est déjà à 320 euros, juste pour l’achat des mèches, détaille Laeticia Makwala. Je trouve qu’avec ces mèches on se fait vraiment arnaquer.»

Malgré le coût de l’investissement, les femmes qui font des tissages ne les gardent que pendant un mois pour la plupart.

Curieusement, ces mèches qui coûtent cher ont la côte auprès des femmes africaines, surtout d’origine congolaise.  

«Si on veut la qualité, il faut y mettre le prix. Si tu utilises les mèches synthétiques, au bout d’un moment, elles commencent à tomber ou à faire des boules aux extrémités et ce n’est plus beau à voir, décrypte Nimie Batajon. Soit on accepte de plaire et de faire plaisir à son conjoint et ceux qui vont vous voir à l’extérieur, ou bien on reste avec des cheveux pas terribles. Ce le prix à payer pour sa beauté.»

Et les mèches cabelos s’y prêtent.

«Non seulement avec les cabelos on a de belles coiffures qui nous vont bien. Mais, en plus, on peut tout faire avec, les Babylis, par exemple, chose qu’on ne sait pas faire avec les mèches synthétiques, argumente Laéticia Makwala. En plus on peut les réutiliser plusieurs fois et on peiut les faire teinter.» Lire la suite sur Slate Afrique.com