En RDC, les «marins d’eau douce» renvoyés à l’école par leur ministre-RFI

Après des naufrages à répétition qui ont fait de nombreuses victimes, les autorités de la République démocratique du Congo ont décidé de sévir. C’est ainsi que plus de 500 personnels naviguants viennent d’être suspendus. Ils sont priés d’aller enfin se former au métier qu’ils exercent pour certains depuis plusieurs années au péril de leurs passagers.

Le ministre des Transports de RDC a tranché. Quelque 518 personnels, naviguant sur les fleuves et les lacs du pays, viennent d’être suspendus à charge pour eux de suivre une formation en bonne et due forme. C’est à la suite de nombreux naufrages que le gouvernement avait décidé en décembre 2012 de dépêcher en province des missions de contrôle des bateaux, du personnel naviguant et des infrastructures portuaires de construction navale « pour sécuriser au maximum la navigation fluviale et lacustre ».

Laisser-aller

L’état des lieux relevé par les missions a montré un tel laisser-aller que le ministre des Transports, Justin Kalumba, a décidé aussitôt d’« interdire de naviguer jusqu’à nouvel ordre » à 518 capitaines et autres membres d’équipage qui n’avaient d’autres compétences pour naviguer que celles qu’ils s’attribuaient.

Le rapport commandé par le gouvernement a ainsi établi que plusieurs navigants n’avaient pas suivi de formation adéquate et ne disposaient pas, par conséquent, de titres de capacités pour opérer en tant que tels. Ce sont les provinces de l’Equateur (nord-ouest) et du Sud-Kivu (est) qui sont le plus visées par cette décision avec respectivement 146 et 165 personnels suspendus.

Le plus récent naufrage qui a fortement marqué les esprits, est survenu dans la nuit du 21 au 22 décembre 2012 à hauteur du village de Mambutuka, à une trentaine de kilomètres de Maluku dans la province de Kinshasa. Cette nuit-là, le M/B Bomek percute une balise située au milieu du fleuve avant de chavirer ; l’accident fera au moins 9 morts (chiffre officiel), beaucoup plus selon la presse. « Une percussion incompréhensible » observe Justin Kalumba qui souligne que le « surchargement de la barge » qui transportait environ 300 personnes, a joué un rôle dans le naufrage.

A la suite de cet accident, trois commissaires fluviaux avaient été suspendus et la navigation de nuit interdite pour les embarcations en bois ou à coque métallique, sauf autorisation exceptionnelle. Généralement causés par la surcharge, le mauvais balisage, l’absence de signalisation et par l’inexpérience des pilotes, les naufrages sont particulièrement fréquents en RDC. Lire la suite sur rfi.fr