L'impasse politique perdure en République Démocratique du Congo

Entretien-Gaz lacrymogènes, arrestations par dizaines, barricades, affrontements… Dans les rues des grandes villes de la République démocratique du Congo, le bras de fer entre le pouvoir et l’opposition devient de plus en plus tendu. Alors que les autorités congolaises avaient interdit toute manifestation le 30 novembre, les opposants avaient tout de même maintenu les grandes marches organisées pour demander le départ du président Joseph Kabila et dénoncer le report d’un an de la présidentielle. Le scrutin est désormais prévu pour décembre 2018, laissant le chef de l’Etat contesté deux ans au pouvoir après la fin de son mandat en décembre 2016.

Dans ce pays de 70 millions d’habitants où la situation sécuritaire et économique n’est pas stabilisée, cette impasse politique fragilise un peu plus la RDC. Cette crise révèle la stratégie du président pour rester au pouvoir et dans le même temps, démontre la force de la mobilisation populaire, capable d’influer sur les décisions du pouvoir de Kinshasa. C’est ce que rappelle Filip Reyntjens, professeur de droit et de politique à l’Université d’Anvers, interrogé Blandine Hugonnet.