RDC : trouver "rapidement" un nouveau chef à la Céni pour sauver la présidentielle

Le consensus semble être de mise en RDC sur la nécessité de trouver "rapidement" un remplaçant au président de la commission chargée d'organiser les élections afin de sauver ce qui peut l'être du processus devant conduire à la présidentielle de 2016.

Les autorités de Kinshasa ont annoncé samedi que le président de la République Joseph Kabila avait reçu la démission du chef de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l'abbé Apollinaire Malumalu, malade et indisponible depuis longtemps.

La démission de l'ecclésiastique survient dans un contexte politique particulièrement tendu en RDC, à environ 13 mois de la date limite pour organiser la présidentielle.

Âgé de 44 ans, M. Kabila dirige le pays depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter, mais il entretient le doute sur ses intentions, et l'opposition le soupçonne de chercher par tous les moyens à se maintenir en poste au-delà du terme de son mandat, en décembre 2016.

La Céni est composée de membres représentatifs de diverses composantes de la population congolaise et il appartient désormais aux confessions religieuses de ce pays chrétien à près de 80% de se réunir pour désigner le successeur de l'abbé Malumalu.

Les représentants des différents cultes interrogés par l'AFP ont fait part de leur volonté de se réunir rapidement pour s'entendre sur un nom, sans pour autant avancer de date.

L'abbé Malu-Malu était crédité d'avoir organisé, en 2006, les premières élections libres tenues en RDC depuis l'indépendance de 1960.

Alors conseiller de M. Kabila, il avait été rappelé à la tête de la commission électorale en 2013 - contre la volonté de l'Église catholique, qui défendait un candidat laïc - après le fiasco de la présidentielle et des législatives de 2011. Entachés de fraudes massives, ces deux scrutins sont les derniers à avoir eu lieu dans le pays, qui traverse depuis lors une crise politique profonde.

"Cette démission est peut-être une façon de sauver le processus électoral, si on accélère la nomination du remplaçant de l'abbé Malumalu", estime le député d'opposition Juvénal Munubo, "sinon, on va aller vers le glissement" des échéances électorales.

José Endundo, membre fondateur du "G7", groupe de sept partis passés à l'opposition en septembre, plaide pour que l'on trouve un successeur au chef de la Céni "le plus rapidement possible" insistant pour que cela soit une personnalité "totalement neutre, libre et indépendante".