L'Afrique du Sud s'impose à la tête de l'UA, apaisement en RDC et aux Soudans - La Croix

L’Afrique du Sud a imposé dimanche son candidat, Mme Dlamini-Zuma, au poste-clé de présidente de la Commission de l’Union africaine, lors d’un sommet marqué par un apaisement entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, ainsi qu’entre les Soudans.

Ancienne chef de la diplomatie sud-africaine, l’ex-épouse du président Jacob Zuma devient la première femme à occuper ce poste stratégique, mais aussi le premier responsable anglophone, à l’issue d’une bataille sans précédent.

La “Dame de fer” de Pretoria a poussé vers la sortie le président sortant de la Commission, Jean Ping, 69 ans, après six mois de lutte en coulisses et quatre nouveaux tours de scrutins dimanche à Addis Abeba.

Mme Dlamini-Zuma a arraché les voix de 37 délégations, soit trois de plus que la majorité requise des deux-tiers, après avoir devancé M. Ping lors des trois précédents tours.

Elle a ainsi renversé le rapport de forces d’un précédent sommet de l’UA en janvier dernier, qui n’avait pas réussi à départager les deux adversaires, mais qui avait placé M. Ping en tête.

“Il n’y a pas eu de perdant ni de gagnant. C’est l’Afrique toute entière qui a gagné”, a insisté le président béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’UA pour un an.

Mais la bataille a bel et bien opposé les Afriques anglophone et francophone, accru les rivalités entre les géants sud-africain et nigerian, et inquiété nombre de petits pays quant à une possible main-mise sud-africaine sur l’organisation.

“L’Afrique du Sud ne va pas déménager à Addis pour venir diriger l’Union africaine”, a assuré à ce sujet Mme Dlamini-Zuma.

Le sommet de l’UA a auparavant enregistré un “accord de principe” entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) pour déployer à leur frontière et dans l’est de la RDC une force internationale chargée de neutraliser les rebelles qui combattent l’armée congolaise sur son sol.

Cet accord a été obtenu à l’issue d’un tête-à-tête entre les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame, a indiqué ce dernier à l’AFP, le premier depuis le début de la crise.

L’ONU a accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), ce que Kigali dément. Ces soldats mutins ont retourné leurs armes ces derniers mois contre les forces régulières de RDC, auxquelles ils avaient été intégrés dans le cadre d’un accord de paix avec Kinshasa signé le 23 mars 2009, et ils ont conquis depuis plusieurs localités.

“Nous avons accepté le principe de demander à d’autres de nous aider, mais les détails (…) seront pour plus tard”, a déclaré Paul Kagame, interrogé sur cette force à l’issue d’un sommet de l’organisation régionale de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) tenu en marge du sommet de l’Union africaine.

Un nouveau sommet de la CIRGL convoqué les 6 et 7 août à Kampala doit préciser la composition de cette force, et ses relations avec la mission de l’ONU, qui déploie déjà en RDC 17.000 soldats.

Poignée de mains Kiir-Béchir

Il s’agit de la deuxième avancée enregistrée au sommet semestriel de l’UA, qui avait vu auparavant, de façon plus symbolique, les présidents du Soudan du Sud et du Soudan se rencontrer et se serrer la main pour la première fois depuis que des combats frontaliers avaient mis leurs pays au bord d’une guerre ouverte en mars et avril derniers. Lire la suite sur la Croix.com