Rentrée scolaire: certains élèves du Nord-Kivu risquent de ne pas étudier

Enseignants et élèves d’une école à Kinshasa, 19/11/2011.

A cinq jours de la rentrée scolaire 2012-2013, plusieurs écoles des territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale (Nord-Kivu) risquent de ne pas rouvrir leurs portes. Les responsables scolaires redoutent que des élèves de ces contrées ne reprennent pas le chemin de l’école à cause de l’insécurité qui règne dans cette partie de la République où l’Unicef a répertorié de nombreuses écoles incendiées ou endommagées par la guerre.

«Dans le territoire de Masisi par exemple, cette rentrée ne pourra se faire que dans des endroits où cela sera possible. Il y a insécurité ici», a déclaré le responsable de la province éducationnelle de Masisi I, Gabriel Bahati Mutimatonda.

Selon lui, l’année passée plusieurs établissements scolaires des groupements de Nyamaboko I et II avaient été délocalisés dans le groupement de Ngungu.

Malgré ces incertitudes, les autorités du Nord-Kivu confirment la rentrée des classes pour le lundi 3 septembre prochain sur toute l’étendue de la province.

La semaine dernière, la société civile du Nord-Kivu avait accusé les rebelles du M23 d’avoir incendié plus de 250 établissements scolaires lors des combats.

A l’occasion, le vice-président de cette structure provinciale, Omar Kavota, avait demandé au gouvernement de réhabiliter ces écoles qui se trouvent dans les territoires de Rutshuru, Walikale, Lubero, Masisi et Nyiragongo et de trouver d’autres lieux d’hébergement pour les déplacés.

«Nous considérons qu’il y a plus de deux cent cinquante-quatre écoles qui ont été pillées ou détruites par la guerre. D’autres sont occupées par des déplacés. Et il n’est pas possible que dans ces conditions là, plus de soixante mille élèves puissent retourner dans leurs écoles», explique-t-il.

Selon lui, le gouvernement devrait également prendre des mesures pour «sécuriser urgemment» toutes les localités menacées par les rebelles du M23.
Toute en reconnaissant ces difficultés, la ministre provinciale de l’Enseignement primaire secondaire et primaire (EPSP) du Nord-Kivu, Adèle Maheshe, avait indiqué que les autorités scolaires avaient été instruites pour accueillir les élèves déplacés.

L’Unicef également s’inquiète du sort de ces soixante mille élèves qui risquent de ne pas étudier cette année. L’agence onusienne avait prévu de récupérer tous les enfants déplacés qui sont dans des camps, des familles d’accueil ou d’autres sites déterminés.

«Ils seront pris en charge parce que parmi eux, la plupart n’ont même pas fini l’année scolaire passée. Ils n’ont pas de bulletins», avait déclaré l’administratrice chargée de l’éducation au bureau de l’Unicef/Nord-Kivu, Marcelline Eboma.

Selon la même source, la première chose à faire, c’est de permettre à ces enfants de terminer l’année 2011-2012 par des cours de récupération avant d’être admis dans des écoles d’accueil.

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