Général Ismaïla Sarr: "Depuis 4 à 5 mois, la situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée à Beni"

Après sa mission de 48 heures dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), l’adjoint au chef de la police MONUSCO, général Ismaila Sarr, juge globalement calme la situation sécuritaire dans cette partie du Nord-Kivu. Il l’a affirmé dans un entretien accordé, vendredi 21 avril, à Radio Okapi.

Radio Okapi : Général Ismaila Saar bonjour. Vous venez d’achever votre mission de 48 heures à Beni. A quoi consistait cette mission ?

Général Ismaïla Sarr: L’objectif de ma visite était d’évaluer la situation sécuritaire à Beni et dans les environs ensuite de prendre contact avec des forces de sécurité de la MONUSCO et de la RDC pour faire passer le message du commandant de la MONUSCO en ce qui concerne les nouvelles orientations et enfin essayer de revoir l’état de la coopération entre nos deux forces. Pour voir comment faire face aux nouveaux défis sécuritaires auxquels nous devons faire face prochainement.

Radio Okapi : En parlant de la situation sécuritaire à Beni. Comment vous l’évaluez ?

Général Ismaïla Sarr: Depuis quatre à cinq mois, la situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée dans ce secteur. Cette amélioration est due à l’efficacité des uns et des autres mais surtout au maintien de la pression. Ce qui a permis de faire revenir le sentiment de sécurité au niveau de la population et ensuite de semer la déroute au niveau des forces nocives. Nous sommes en train de remobiliser nos forces aussi bien sur le plan de la stratégie et que de la conduite des opérations sur terrain pour maintenir ce calme  beaucoup plus longtemps relatif.

Radio Okapi : Comment vous évaluez la coopération entre la police  de la MONUSCO et celle de de la RDC pour assurer la protection des civils et de leurs biens ?

Général Ismaïla Sarr: Je voulais me réjouir de l’état de cette coopération qui est au beau fixe. Il faut reconnaitre qu’il y a l’entente parfaite entre le représentant de la MONUSCO et de la police locale. J’ai eu à recueillir les témoignages du maire de la ville de Beni et de toutes les autorités administratives. Les autorités de deux polices ont compris la nécessité d’associer les moyens et d’avoir la même approche envers les populations. J’ai constaté ici que la population a repris confiance à sa police et commence à l’aider dans sa mission de renseignement.

Radio Okapi : En septembre 2016, la police de la MONUSCO a doté la PNC à Beni, Butembo, Lubero et Oicha, des motos, tentes, des matelas pour renforcer la capacité de la police sur terrain ?

Général Ismaïla Sarr: Sans logistique conséquente, on ne peut pas avoir de résultat en matière sécuritaire. C’est pourquoi la MONUSCO dans sa stratégie d’appui à la police outre la formation a aussi décidé de mettre en œuvre l’appui logistique. C’est appui à la mobilité et aux soutiens. Certains moyens ont été mis à la disposition de la police locale. Ces moyens ont permis d’avoir  sur le plan du casernement un environnement propice à la réflexion et à la projection. Nous avons aussi recueilli de nouvelles demandes en appui. Nous avons sensibilisé les deux forces de nouveaux défis qui se profilent à l’horizon. Le Conseil de sécurité vient de renouveler le mandat de la MONUSCO  et dans ce renouvellement, les nouvelles dispositions stratégiques ont été mises en exergue. A part la protection des civils qui reste l’objectif principal de la MONUSCO, nous avons un autre objectif, c’est la création d’un environnement propice, sain et sécurisé pour la tenue des élections libres et transparentes d’ici la fin de l’année. Pour nous la police, cet objectif appel de nouvelles lignes de conduite, de nouveaux modes d’action à implanter sur terrain dans le temps et dans l’espace. Nous avons discuté avec les responsables pour commencer à prendre des dispositions pour préparer les élections avant, pendant et après.

Ces propos ont été recueillis par Martial-Papy Mukeba.