Ce lundi 7 mai, l’humanité célèbre la 6e journée mondiale des enfants orphelins du sida. En RDC, le phénomène des orphelins du sida prend de l’ampleur : ils sont 200 000 selon l’Unicef et environ 400 000 pour le Programme national multi sectoriel de lutte contre le sida PNMLS. Plusieurs activités sont prévues dans le pays pour célébrer cette journée, rapporte radiookapi.net
Le docteur Lambert Mandio, coordonnateur national du PNMLS, en appelle à une prise de conscience à tous les niveaux : «Les parents doivent eux même se protéger en ce qui concerne le sida pour s’assurer qu’ils ne laisseront pas d’orphelins. Le deuxième message est adressé aux membres de famille. Il faut qu’ils assurent un meilleur encadrement, en commençant par ne pas dépouiller les familles. A la communauté, je demande un regard bienveillant sur ces enfants, à travers les organisations qui les appuient et les prennent en charge.»
Pour le médecin, on ne peut pas mettre aujourd’hui à côté les enfants orphelins du sida et d’autres orphelins. Mais un accent doit être mis sur le sida car cette maladie augmente le nombre d’orphelins, conclut-il.
Mbandaka : problématique des orphelins du sida
Le nombre d’enfants orphelins du sida augmente à Mbandaka. La ville en compte aujourd’hui 150, révèle le Réseau de protection de l’enfance. Ce phénomène est du notamment aux violences sexuelles commises pendant les deux dernières guerres (Ndlr : guerre de libération 1996-1997et la guerre d’agression 1998-2003). Le problème de prise en charge de ces orphelins se pose, constate radiookapi.net
Ces enfants sont constamment soumis aux tâches domestiques par les proches parents, en contrepartie de leur protection. Ils sont souvent battus. Et très peu ne vont à l’école. Au chapitre des tortures morales, ces enfants souffrent de la stigmatisation, de l’injustice et de l’isolement, fait savoir le Réseau.
Une religieuse responsable d’un centre d’encadrement témoigne que plusieurs orphelins du sida à Mbandaka ont été rejetés dans la rue par ignorance. Des adultes les accusent d’avoir tué leurs parents par sorcellerie. C’est ainsi que quelques ONG de la place tentent la médiation avec leurs familles ou encore la prise en charge de leur scolarisation, explique la religieuse.
Pour la chef de la Division provinciale de la Condition féminine, beaucoup reste à faire dans ce domaine, en termes des moyens et des structures. Mme Mamie Rose Bondoko souhaite que le gouvernement congolais accorde une attention particulière à cette catégorie d’enfants qui constitue l’avenir du pays.