CPI : ouverture de l’audience de confirmation des charges contre Jean Pierre Bemba

Jean-Pierre Bemba à la Haye

Jean-Pierre Bemba à la Haye

Le président du MLC, Jean-Pierre Bemba, est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité que ses troupes rebelles auraient commis en Centrafrique en 2002 et 2003. Selon le porte-parole de la CPI en RDC, l’audience qui s’ouvre ce lundi à La Haye permettra aux juges de déterminer si les accusations portées contre le sénateur sont assez solides pour donner lieu à un procès.

Paul Madidi, porte-parole de la CPI en RDC, explique : « l’audience de confirmation des charges permet au juge de se rendre compte si le procureur dispose d’un nombre suffisant de preuve pour intenter un procès sur la base des charges citées. Cette audience n’est pas un procès et ne déterminera pas la culpabilité ou l’innocence de Monsieur Bemba. Monsieur Bemba peut, par l’intermédiaire de ses conseillers, s’opposer aux charges et remettre en cause la preuve apportée par le procureur. Après cette procédure, les juges peuvent, soit confirmer les charges, à ce moment là nous allons vers le procès ; soit demander au procureur de donner des éléments aditifs ; soit encore, il ne confirme pas du tout les charges. [Dans ce cas], on demande au procureur de reprendre l’enquête. Tout dépend des juges et des éléments que vont présenter les avocats de monsieur Bemba. En ce moment là, on peut assister, peut-être, à une liberté provisoire de monsieur Bemba. »

Pour la défense, Jean-Pierre Bemba va être mis hors de cause dans cette affaire. Me Aimé Kilolo estime que le procureur de la CPI aura du mal à prouver tous les crimes qui sont mis à charge de son client : « Le procureur aura du mal à prouver sur monsieur Jean Pierre Bemba avait la connaissance, au sens de la conscience de bonne foi, des faits qui sont imputés aux soldats du MLC. Il aura du mal à identifier les soldats et, finalement, déterminer qui sont les soldats qui auront commis quelles infractions. Il aura du mal à démontrer qu’il y a eu crimes contre l’humanité au sens juridique du terme. Il aura du mal à démontrer qu’il y a eu dans le chef de monsieur Jean Pierre Bemba une intention criminelle par rapport à tous les crimes qui sont allégués. Monsieur Jean pierre Bemba va pouvoir être mis hors de cause de cette affaire. »

Pour rappel, le sénateur et ancien vice- président de la RDC a été arrêté en mai dernier à Bruxelles.