La RDC exploite 10% de son potentiel de terres arables, selon l’INS

La République démocratique du Congo (RDC) possède un potentiel de 80 millions d’hectares de terres arables. Cependant, 8 millions seulement sont exploités, soit 10%.Ces données ont été fournies par l’Institut national des statistiques (INS), mercredi 31 août, lors de l’atelier sur l’importance du système d’information statistique pour améliorer la sécurité alimentaire dans ce pays.

Selon cet établissement, 3% de ce potentiel sont utilisés pour les cultures et 7%, pour l’élevage. Mais, avec ce potentiel exploité (10%), le pays peut couvrir l’ensemble de ses besoins alimentaires.

Cependant, les 10% de ce potentiel ne sont pas convenablement exploités, a précisé l’expert du ministère de l’Agriculture, Pèche et Elevage, Thomas Kembola.

Plusieurs facteurs empêchent la meilleure exploitation de ce potentiel, indique Thomas Kembola, citant notamment le faible pourcentage du budget, alloué chaque année au secteur de l’agriculture (3%).

Selon des normes internationales auxquelles la RDC a souscrit, le secteur de l’agriculture devrait bénéficier de 10% du budget national, explique Thomas Kembola.

Il se plaint du fait que la minime part allouée à l’agriculture n’est souvent liquidée qu’à hauteur de 30 ou 40 % :

«Pour l’exercice 2011 par exemple, le ministère de l’agriculture pêche et élevage attendait 200 milliards des francs congolais (217 391 304 $US). Mais, il n’a reçu que 92 milliards, (100 000 000 USD), soit en moyenne 40% du budget qui lui était alloué.»

Une faible production locale

Cette absence d’appui financier entraîne une faible production locale, qui ne parvient pas à couvrir les besoins alimentaires des Congolais, ajoute l’INS.

«C’est ce qui occasionne que les produits les plus consommés par les Congolais, comme le riz ou le maïs, soient importés à hauteur de 60%» selon le rapport de l’Institut international de politique alimentaire (IFPRI).

Les experts pensent, de leur côté, que les prix de ces produits alimentaires ne sont pas adaptés au pouvoir d’achat de la population.

«Il faut aussi ajouter l’absence de formation des agriculteurs et les difficultés qu’ils éprouvent pour accéder aux intrants et à la technologie agricole», affirment-ils.

Ils déplorent néanmoins que certains produits pourrissent à l’arrière pays pendant que les centres urbains restent affamés.

L’absence d’infrastructures de base, tant pour le transport que pour la conservation des produits, handicape justement  la consommation.

Pour remédier à cette situation, les experts proposent la mise en place d’un programme qui favorise les investissements dans le secteur agricole congolais.

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