Masisi : la population toujours victime d'une double administration

La localité Mushaki, à 40 kilomètres au sud-est de Goma dans le territoire de Masisi, est parallèlement administrée par les anciens responsables du mouvement CNDP et les administratifs légalement établis. Conséquence : les populations et les transporteurs sont assujettis au paiement des taxes exorbitantes imposées par les deux administrations, a constaté radiookapi.net

Les autorités établies à Masisi dénoncent le parallélisme dans la gestion de l’administration publique à Mushaki, qui dénote du non respect des accords conclus au début de l’année par le gouvernement et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ces accords prévoyaient l’intégration de tous les cadres de cet ancien mouvement rebelle dans l’administration des nouvelles institutions du pays.

Rien n’a encore changé dans le processus de la restauration de l’autorité de l’Etat à Mushaki. D’autres secteurs sont toujours sous contrôle du CNDP : la collectivité chefferie des Bashali, la cité de Kitchanga, les groupements coutumiers Mukoto et Kahembe. Les autorités sur place à Mushaki, affirment avoir ouvert même trois points de perception de taxes à Nturo et à Karuba. Chaque transporteur est obligé de payer 100 à 120 USD pour l’évacuation des produits agricoles vers les centres de consommation. Les responsables justifient cette disposition d’abord par le besoin d’assister les blessés de guerre de l’ex-CNDP, mais aussi d’assurer le bon fonctionnement des différents services de l’Etat sous leur juridiction. La police n’est ni équipée, ni payée par le gouvernement de Kinshasa, comme prévu dans les accords, ajoutent les mêmes sources.

La situation sécuritaire reste néanmoins calme à Mushaki, en dépit de quelques cas de cambriolages perpétrés par les éléments armés déserteurs dans les villages environnants.