Kinshasa : remaniement du gouvernement Mozitu, des tractations en cours

Gouvernement Muzito, investi au Parlement (archives)

Gouvernement Muzito, investi au Parlement (archives)

Le remaniement du Gouvernement Muzito est de plus en plus évoqué dans les états-majors politiques de la RDC. Il faut combler le vide créé par quatre ministres, qui ne font plus parti de cette équipe, notamment à l’Economie nationale, aux Relations avec le Parlement, à la Recherche scientifique et aux Affaires sociales. Les tractations sont, dores déjà engagées dans les états-majors politiques, rapporte radiookapi.net

En principe, le remaniement doit tenir des accords à la base de l’actuelle majorité au pouvoir. «Les tractations vont se poursuivre pour que nous puissions reprendre nos droits», a déclaré un député de la Coalition des démocrates au Congo (Codeco), Rabin Tulumo. Dans une déclaration politique, cette coalition a pris acte du limogeage de son représentent au gouvernement, Barthélemy Botshwali, révoqué du ministère des Affaires sociales. Il était son unique représentant, au lieu de deux, au départ. La Codeco, qui tient à reprendre ses droits, déclare néanmoins sa fidélité aux directives de l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP), dont elle est membre.

C’est même son de cloche à l’Union des démocrates mobutistes (Udemo), qui annonce la poursuite des concertations pour « préserver le fruit des accords.» C’est-à-dire pourvoir au remplacement de Joseph Lititiyo, ancien ministre à la Recherche scientifique, nommé à la Communauté économique des Pays des Grands-Lacs (CEPGL).

Mais, il faudra refaire les calculs. Puisque l’équipe gouvernementale actuelle, forte de 54 membres, doit être réduite, selon des sources proches de la Primature. Le gouvernement est appelé à réduire son train de vie pour attendre le point d’achèvement du processus PTTE.

Et le CNDP ?

Une autre question à régler, celle du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). L’ex-mouvement rebelle attend aussi son intégration dans les institutions publiques, conformément aux accords de paix de Goma. D’autres groupes armés, devenus partis politiques, ne sont pas en reste.

Pour sa part, KoyaGialo Ngbase te Gerengbo, secrétaire exécutif adjoint de l’AMP, indique qu’il n’existe à ce jour aucune concertation, à ce sujet, au sein de l’Alliance. La plate-forme politique attend le signal du chef de l’Etat et du gouvernement pour convoquer les chefs des partis membres afin de faire des propositions de remplacement des ministres AMP.

Mais, en attendant la sortie de la nouvelle équipe, l’heure est aux intérims dans les quatre ministères dont les titulaires ont quitté le gouvernement. L’intérim se fait par familles politiques. Par exemple, à l’Economie nationale, après la mort de son titulaire (André Philippe Futa), l’intérim est assumé par le ministre des Finances Athanase Matenda, tous deus membres de l’AMP. Au sein de la même famille politique, Adolphe Lumanu s’est fait momentanément remplacé au département des Relations avec le Parlement par Upio Kakura, ministre des Droits humains. L’intérim de l’Udemo Joseph Lititiyo, à la Recherche scientifique, est confié à un autre Udemo, Gustage Beya, ministre des Hydrocarbures.