Cinquantenaire: préparatifs à deux vitesses dans le Katanga

Les festivités des 50 ans de l’indépendance de la RDC approchent et les préparatifs, dans la province minière du Katanga se poursuivent. Dans les grandes villes de la province, les travaux d’embellissement des lieux publics et avenues s’accélèrent de jour comme de nuit. Mais à l’intérieur de la province, l’inquiétude de la population grandit chaque jour. Aucun signe de la fête n’est visible.

Le centre ville de Lubumbashi est transformé en un véritable chantier, surtout à la grand-place Moïse Tshombe. 

Plusieurs monuments y sont érigés. Graviers, moellons et sable jonchent encore cette place stratégique. 

Entre-temps, la circulation est perturbée par le traçage des lignes sur les chaussées de grandes avenues de la ville. Dimanche 20 juin dans la matinée, c’était le tour de l’avenue de la Révolution. 

La nuit, des jeux de lumière avec la mention « RDC 50 ans »,  scintillent merveilleusement le long de grandes artères. 

Mais tout cela se limite juste au centre ville. Pas dans les quartiers populaires. 

Aussi, la vente du pagne du Cinquantenaire commence-t-elle  à susciter des inquiétudes chez les gagne petits. Le prix est revu à la hausse. 

Le revers de la médaille, c’est plus dans le Katanga profond. Rien ne bouge. Les paysans se disent abandonnés. 

Les fonctionnaires sont impayés. Pour ces catégories des Congolais de l’intérieur de la province, le Cinquantenaire se passera plutôt dans la méditation. 

Un enseignant de Bukama témoigne: 

«La population est dans la grande misère ici chez-nous. Ça sera sous la grande méditation. Depuis que les Belges sont partis, rien n’est fait du côté de l’enseignement. On pensait qu’on allait fêter avec le salaire du mois de mai et le salaire spécial…» 

Les seuls souvenirs des 50 ans de l’indépendance du pays pour ces «oubliés», ce sont les bâtiments hérités de l’époque du Congo-Belge et qui, comme les routes, sont dans un état de délabrement pitoyable. 

Ce tableau sombre et des préparatifs à deux vitesses alimentent au Katanga les rumeurs, même les plus fantaisistes, sur ce qui va se passer le 30 juin prochain.