Le Potentiel : « Déploiement d’une force internationale à l’Est, les dessous de l’accord d’Addis-Abeba »

Les quotidiens et journaux de la presse kinoise.

Revue de presse du mardi 17 juillet 2012

Le Potentiel revient sur l’accord signé le 15 juillet dernier à Addis-Abeba entre les présidents congolais et rwandais sur un déploiement d’une force internationale neutre le long de la frontière commune entre le Rwanda et la RDC pour combattre les groupes armés. Et constate qu’« aucune condamnation de Kigali n’est venue ni de la CIRGL ni de l’Union africaine ».

Le quotidien rappelle tout de même que le principe de la mise en place d’une force internationale neutre est une solution médiane qui ne froisse pas l’un et n’incommode non plus l’autre.

Le Potentiel reste prudent sur les chances de réussite de cette force sur le terrain et se demande si le recours à une force commune est une victoire diplomatique ou un échec militaire ? Le mode opératoire de cette nouvelle opération armée, poursuit le confrère, n’est connu que de ses initiateurs, à savoir les Etats membres de la CIRGL réunis à Addis-Abeba. La composition et le financement restent un mystère. Comment se fera l’évolution sur le terrain des opérations à côté de la Monusco ? Aucune précision, note Le Potentiel qui estime que la bonne foi des protagonistes sera mise à rude épreuve.

Le Phare est plus tranchant sur cette question et titre : « Force neutre en RDC: un gros piège ! ». Le journal estime que l’accord sur le déploiement d’une force neutre en RDC est « une décision fort controversée qui a suscité une vague de mécontentement chez des millions de Congolaises et Congolais, qui y voient un refus voilé de condamner clairement le Rwanda, Etat pourtant fiché par le dernier rapport des experts des Nations Unies comme principal sponsor de la rébellion créée de toutes pièces dans la partie Est de notre pays ». En attendant de voir de quelle manière cette force spéciale va prendre corps, de connaître ses mécanismes de financement et de fonctionnement, plusieurs interrogations sont soulevées, poursuit le quotidien.

« En adhérant au projet de positionnement d’une force africaine neutre au Nord-Kivu, la délégation congolaise a mis la Monusco à mal, car cette dernière aura de plus en plus du mal à surveiller les activités du CNDP, du M.23, des FDLR et d’autres forces négatives instrumentalisées par le régime de Kigali. Paul Kagame, qui ne veut plus de la Monusco en territoire congolais, surtout depuis les révélations  du panel des Nations Unies sur la présence des troupes rwandaises dans les rangs du M23, est bien servi », croit savoir Le Phare. Et le journal de conclure : « Si les Congolais ne font pas attention, ils risquent de voir la fameuse force neutre de l’UA faire obstruction au travail de la Monusco sur le terrain et empêcher celle-ci de faire le monitoring des nuisances rwandaises à la paix et à la stabilité de la RDC ».

Sur un autre registre, La Prospérité indique qu’à l’approche de 100 jours du gouvernement Matata, la France insiste sur l’amélioration du social des congolais !

La consœur revient sur le discours du diplomate français, Luc Hallade le 14 juillet dernier, à Kinshasa, en marge de la fête nationale française.  Un discours d’une portée historique, selon La Prospérité, dans lequel l’ambassadeur a révélé des inquiétudes de la France sur la renaissance du spectre de la guerre dans l’Est de la RDC, après que les congolais se sont rendus aux urnes.

C’est dans la même optique que L’Observateur embraye sur l’autre versant du discours de: L’ambassadeur Luc Hallade : ” Le Sommet de la Francophonie doit être l’occasion pour la RDC de présenter un autre visage que celui d’un pays en crise. ”

Le même quotidien rappelle sur un autre sujet que le 22 juillet prochain, il n’y aura plus de petit commerce pour les expatriés en RDC.

La nouvelle est tombée comme un couperet, le lundi 16 juillet 2012, explique L’Observateur,  à l’issue de la réunion interministérielle présidée par le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, à quelques jours de la fin du moratoire d’un mois, qui court du 22 juin au 22 juillet 2012.

La Tempête des tropiques consacre sa manchette à la deuxième audience du procès en appel des assassins de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, deux militants des droits de l’homme assassinés en juin 2010 à Kinshasa. Ce quotidien pense que l’audience programmée ce mardi risque de ne pas avoir lieu parce que les parties civiles exigent la comparution du général Numbi, qu’elles considèrent comme le premier suspect, en tant que prévenu. Cette demande se fait insistante à la suite des révélations de Paul Mwilambwe, policier condamné par contumace dans cette affaire, mettant personnellement en cause le général Numbi.

“C’est pourquoi les avocats du collectif des parties civiles exigent à la cour militaire de mettre en place une commission rogatoire pour Paul Mwilambwe et de mener des enquêtes supplémentaires en organisant notamment la descente sur le lieu où serrait enterré le corps de Bazana”, conclut le quotidien.