Le Potentiel : « Le Rwanda foule au pied le plan de la CIRGL et dote le M23 d’un cabinet politique »

Les présidents rwandais, Paul Kagame, et congolais, Joseph Kabila

Revue de presse du mardi 21 août 2012

Le Potentiel considère que le M23, soutenu par le Rwanda,  foule au pied le processus amorcé par la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs (CIRGL) pour faire cesser la guerre dans l’Est de la RDC, en créant sa  branche politique quelques jours après les assises de Kampala. Pour le Journal, ce mouvement affiche clairement le plan de balkanisation.

Selon le quotidien, il y a des interrogations qui méritent d’être soulevées. Quel est le sens à donner à un gouvernement formé par un mouvement rebelle ? « Il est curieux que le M23 se dote même d’un département des affaires politiques et administrations du territoire alors qu’il n’est pas un Etat. De quel territoire s’agit-il ? », s’interroge encore le tabloïd.

Le Potentiel a fait savoir que le porte-parole du gouvernement congolais, Mende Omalanga, a qualifié la publication de ce cabinet politique de «non-événement».

Toujours en ce qui concerne la sécurité, La Prospérité indique que « le cardinal Laurent Monsengwo invite les jeunes à faire échec au complot ! »

Le quotidien indique que plus de 6 000 jeunes catholiques ont répondu à l’invitation de l’archevêque de Kinshasa à Kimwenza, le lundi 20 août. Ils se sont entretenus sur l’identité chrétienne.

Après les échanges sur le thème du jour, ces jeunes chrétiens catholiques ont basculé sur la guerre au Nord-Kivu, note le journal. L’archevêque de Kinshasa a été bombardé de plusieurs questions au sujet de l’insécurité. Sans détour, le Cardinal Laurent Monsengwo a tout simplement enjoint ses interlocuteurs, en tant que jeunes chrétiens catholiques, à se mobiliser pour faire échec au complot de la balkanisation, en défendant leur patrie, a écrit La prospérité.

Par ailleurs, L’Observateur relève que: « La Belgique exige l’arrêt immédiat de la rébellion ».

Selon ce tabloïd, la Belgique dont on pointait du doigt le mutisme complet, s’est exprimée face à l’agression dont est victime la RDC.

Le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders a coupé court aux ragots, explique le journal. Le diplomate belge a  été reçu par le Premier ministre congolais, Matata Ponyo. Il a déclaré que la Belgique condamne la rébellion qui a lieu présentement à l’Est, mais souhaite l’arrêt de cette rébellion le plus rapidement possible, affirme le journal.

L’Observateur rapporte que le diplomate belge a donné la position officielle de son pays.

« Pour ce qui nous concerne, non seulement nous condamnons la rébellion qui a lieu présentement à l’Est, mais souhaitons un arrêt de cette rébellion le plus rapidement possible, en travaillant en commun accord avec la RDC, avec l’ensemble des pays de la Région qui se sont réunis à plusieurs reprises et en faisant en sorte que la Monusco joue un rôle important au sein de la Force internationale neutre que l’on veut mettre en place », a déclarée Didier Reynders dont les propos ont été repris par l’observateur.

L’Avenir en titrant : « Démocrates, Libéraux et Ecologistes belges exigent la suspension de la coopération militaire au Rwanda », note un silence radio inquiétant, à la limite de la complicité, au niveau du gouvernement fédéral belge.

Pendant ce temps, les députés et sénateurs de différents partis sont montés au créneau pour demander aux autorités belges d’être plus fermes vis-à-vis du Rwanda et de suspendre l’aide militaire à ce pays. Le quotidien pense que la Belgique devrait emboiter le pas des pays qui ont librement manifesté leur position en condamnant fermement l’attitude du Rwanda qui finance et arme le M23 pour déstabiliser de façon perpétuelle l’Est de la RD Congo.

Au lieu de se limiter à exprimer son « extrême inquiétude » à propos des violences dans l’Est de la RD Congo, Didier Reynders, Premier ministre et ministre des Affaires Etrangères qui est présentement à Kinshasa devrait en profiter pour annoncer des sanctions sévères contre le Rwanda, s’indigne le journal.

L’Avenir estime que, tant que cela ne se fera pas, Kagame continuera à créer des rebellions avec la complicité de certains pays de la sous-région.

Dans son analyse de la situation de guerre sur le terrain au Nord-Kivu, Le Potentiel s’interroge : « Sommets, accords, négociations, etc. – Guerre dans l’Est : naïveté ou complicité »

Le tabloïd constate qu’en ménageant ses voisins, pourtant à l’origine de tous ses malheurs, la RDC s’est placée volontairement ou involontairement, en position d’hypothéquer sa souveraineté.

Depuis Sun City, la RDC n’est plus une forteresse imprenable, note-t-il. En intégrant des ex-belligérants dans les rouages du pouvoir, la RDC s’est livrée pieds et poings liés à ses adversaires. Est-ce par naïveté ou par complicité ? Seul l’avenir le dira, pense Le Potentiel !