Le Potentiel: « Le M23 confronté à un problème de logistique pour se rendre à Kampala sans Makenga »

Le pasteur Jean-Marie Runiga, chf politique du M23. AFP PHOTO / Junior D.Kannah

Revue de presse du jeudi 06 décembre 2012

Le Potentiel rapporte que la délégation du M23 aux pourparlers «  Kampala VI » n’est pas encore en Ouganda. Selon le journal, cette délégation risque d’être bloquée en RDC la frontière de Bunagana, limite avec l’Ouganda étant à ce jour encore officiellement fermée.

Mais cet article relaie aussi largement la position du M23 au sujet des matières qui devraient être débattues à Kampala. Le Potentiel cite le président du M23, Jean-Marie Runiga qui affirme : « De notre côté, nous avons prévu de pouvoir parler d’autres questions politiques et juridiques ayant trait à la défense et à la sécurité, à l’économie et aux finances, au social et au développement ». Ce groupe armé qui menace toujours de renverser le régime de Kinshasa au cas où les voies politiques et diplomatiques n’aboutissaient pas, estime que parler de ces matières à Kampala relève du simple bon sens, conclut Le Potentiel.

La Prospérité elle titre dans son éditorial : « L’opposition boude ! ». Elle annonce que l’opposition décline toute participation au dialogue de Kampala. Le journal rappelle que le M23, au comble de son orgueil d’avoir assujetti Goma pendant quelques jours, avait non seulement fait monter les enchères mais aussi exiger la présence de l’opposition politique, la diaspora congolaise ainsi que la société civile dans les pourparlers de l’Ouganda.

Seulement, l’opposition politique congolaise refuse d’aller à Kampala, fait savoir le journal. Après un débat de deux jours, cette frange de la classe politique ne voit pas la nécessité de s’y rendre, vu qu’elle n’avait pas participé aux accords signés en 2009. Visiblement, cette famille politique n’a pas tort, fait réfléchir le journal, se basant sur un principe simple du droit qui veut que les accords, légalement signés, tiennent lieu de loi à ceux qui les ont contractés. De par ce petit énoncé, l’opposition est, d’office, écartée de cette évaluation des accords qui, d’ailleurs, lui sont étrangers.

Certains analystes laissent penser que la décision du refus de ces politiciens serait simplement punitive. Elle servirait à laisser libre cours aux turpitudes qui ont commencé, il y a plus de 3 ans, rapporte La Prospérité.

Pendant ce temps, L’Avenir annonce : « Evaluation à Kampala. Benoît XVI s’en mêle ».L’Avenir peint un tableau sombre de la situation avec le cahier de charges outré de la partie rebelle, jouissant du parrainage avéré de Kigali et de Kampala, et l’opposition qui se dit non partante et renvoie la balle à la Majorité.

Le quotidien annonce que le pape Benoît XVI a lancé mercredi 5 décembre un vibrant appel au “dialogue” et à la “réconciliation” entre les parties en conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le chef spirituel de l’église catholique universelle  a en outre invité la communauté internationale à « subvenir aux besoins des population ». Il se dit très inquiet de la tournure que prennent les évènements dans l’Est de la République.

L’Avenir rappelle que le dimanche 30 septembre 2012, Benoît XVI avait déjà exprimé sa préoccupation pour la situation qui se créait en RDC. Celle-ci s’est empirée dernièrement avec la progression et la prise de Goma pendant près de deux semaines, par les hommes du M23, exposant les populations aux vols, viols, pillages ainsi que l’exploitation des enfants sans reparler de l’exploitation minière, le nerf de la guerre, selon une certaine source.

A ce jour, la Rd Congo est surtout victime d’une grave crise humanitaire, le Pape a déclaré que “depuis des mois, le pays est le théâtre de combats et de violences, et une bonne part de la population manque des biens de première nécessité. Des milliers de personnes ont été contraintes de fuir pour trouver refuge loin de chez elles. Je renouvelle mon appel au dialogue et la réconciliation, ainsi qu’à répondre aux besoins de la population locale’’, rapporte L’Avenir.