Forum des As : « Révision constitutionnelle: Les évêques disent non »

Des évêques catholique lors d’un point de presse le 4/12/2011 à Kinshasa, en rapport avec le déroulement des élections de 2011 en RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse du mercredi 2 juillet 2014

Forum des As consacre sa une à la déclaration des évêques catholiques sur le processus électoral. Les évêques congolais tapent du poing sur la table, écrit le journal.

Hostiles à toute tentative de modification de la Constitution, particulièrement en son article 220 qui fixe le nombre de mandats du président de la République, les princes de l’Eglise catholique haussent le ton.

Lors d’un point de presse tenu hier mardi 1er juillet au Centre Interdiocésain de Kinshasa, renseigne le confrère, l’abbé Léonard Santedi, secrétaire général et porte-parole de la Conférence Episcopale nationale du Congo (Cenco) a rendu publique la position des évêques à travers le message intitulé « Protégeons notre nation – Pour un processus électoral apaisé et porteur d’un avenir meilleur ».

Cette déclaration a été signée par 20 évêques, dont le Président, Mgr Nicolas Djomo (Evêque de Tshumbe) et le Vice-Président de la Cenco, Mgr Joseph Banga (Evêque de Buta) ainsi que le Cardinal Laurent Monsengwo, Archevêque de Kinshasa.

Forum des As publie l’intégralité du message des prêtres catholiques. On y lit notamment cette interpellation :

« Protéger la Nation, c’est respecter la Loi fondamentale qui constitue le socle de la nation. C’est pourquoi, nous ne nous lasserons pas de rappeler au peuple congolais et à nos gouvernants la position de la CENCO contenue dans le Mémorandum adressé au Chef de l’Etat au sujet de la non modification de la Constitution, en particulier en ses articles verrouillés qui échappent à toute révision [4]. Tel est le cas de l’article 220 qui stipule : ” La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle “. Nous désapprouvons également toute sorte d’initiative qui, sans modifier directement l’Article 220, viserait à le vider de son contenu essentiel. »

La Prospérité revient aussi sur ce message de la Cenco. Au sujet du processus électoral également évoqué dans leur déclaration, les  Prélats catholiques appellent la Commission électorale à s’acquitter honorablement et avec conscience de sa mission, de poursuivre le dialogue avec toutes les prenantes et de respecter les exigences du cycle électoral.

Au gouvernement, poursuit le quotidien, la Cenco demande de garantir un environnement électoral serein et de redoubler des efforts dans la mobilisation des ressources matérielles et financières. Tandis qu’au Parlement, elle l’invite à s’abstenir de voter des modifications constitutionnelles  et de  veiller en qu’autorité budgétaire,  à la dotation, par le gouvernement, des moyens nécessaires à une bonne organisation des scrutins électoraux.

Les évêques catholiques s’adressent aussi au peuple congolais à qui ils demandent de faire preuve de vigilance et d’interpeller les élus.

Le sommet des pays de la CIRGL et de la SADC qui se tient cette semaine à Luanda fait la une du journal L’Avenir pour qui la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC sera débattue au cours de cette rencontre.

Mais le journal n’attend pas grand-chose de ce sommet qui, prédit-il, risque d’accoucher d’une souris eu égard à l’attitude négativiste du Rwanda qui a toujours nourri des idées de balkanisation de la RDC.

Tant que Kagame est au pouvoir à Kigali, commente le quotidien, le statu quo va perdurer durant des lustres et ce, à la satisfaction des intérêts des multinationales qui ont toujours tiré les ficelles dans l’ombre.

Le journal rappelle qu’au courant de la semaine dernière, il y a eu des escarmouches entre les soldats congolais et rwandais. Des soldats rwandais avaient enlevé un caporal congolais qu’ils ont publiquement exécuté en plus de cinq autres, indique le confrère.

Ce que les autorités de Kigali ont contesté, comme à leur habitude. D’où la vive tension qui règne à la frontière congolo-rwandaise, note L’Avenir.

Forum des As se penche aussi sur ces assises de Luanda et croit savoir que la question des FDLR y sera débattue. Depuis le mois de mai dernier, environ deux cents rebelles rwandais ont volontairement désarmé.

Cette rencontre se tient alors que Paul Kagame menace de se retirer de l’Accord d’Addis-Abeba à cause de la médiation de Sant ‘Egidio dans le dossier de ces FDLR.

Le journal invite le président rwandais à arrêter son cirque de mauvais goût qu’il offre à la Communauté internationale et où son pouvoir présente toujours le spectre de la menace des FDLR. Ces derniers veulent dialoguer avec Kigali. Les autorités rwandaises s’opposent à tout dialogue avec ces rebelles qu’elles considèrent comme des génocidaires.

A Luanda, souligne Forum des As, la SADC/CIRGL doit prendre le taureau par les cornes et imposer une solution politique à Paul Kagame pour les FDLR et aller dans le sens des pistes dégagées par la réunion de médiation de Sant’Egidio.