L’an I du gouvernement de transition sur fond de déficit démocratique

Demain mercredi 30 juin, la RDC va commémorer le 44ème anniversaire de son

indépendance. Installé le 30 juin 2003, le gouvernement de la Transition, issu de l’Accord

global et inclusif célèbre également son premier anniversaire.

A douze mois des

élections, la question est de savoir si le calendrier politique de la transition a été

respecté. Le bilan est plutôt maigre par rapport à la feuille de route élaborée par la

présidence de la République. Certes, l’on a enregistré certaines avancées dans ce parcours :

la loi budgétaire pour l’exercice 2004, celles relatives au fonctionnement des formations et

partis politiques et à la commission électorale indépendante, la CEI, ont été promulguées.

Mais cela ne suffit pour mesurer l’ampleur du retard connu et les embûches

rencontrées dans le processus de transition. Ainsi, les lois concernenant les quatre

institutions citoyennes traînent encore au Sénat. La loi sur la défense et la sécurité se

fait désirer au moment où le pays connaît d’énormes problèmes de sécurité. En effet, en

l’espace de deux mois, on a enregistré deux tentatives de coup d’Etat à Kinshasa, fin mars

et le 11 juin derniers.

A l’Est du pays, l’insurrection menée par deux anciens

officiers du RCD à Bukavu a soumis le gouvernement à dure épreuve au point de le fragiliser

et de le déstabiliser. A son sein, le gouvernement a connu une fragile cohésion, certains de

ses membres ayant souvent menacé de quitter l’édifice pour telle ou telle autre raison. A ce

jour, les lois sur le récensement et la nationalité se font toujours attendre et la liste

est bien longue.

A qui profite alors ce retard ? La réponse est à chercher dans les

manifestations de rue des 4 et 5 juin derniers dans tout le pays. Un carton rouge attribué à

tout le monde, et des symboles de l’autorité de l’Etat attaqués, sans réserve ni condition.

Le peuple avait fini par dire tout haut ce qui fulminait dans le ventre.