Kalemie : des faux agents recenseurs de la CEI vendent des fausses cartes d’enrôlement à Lunga

C’est une localité située à plus ou moins 280 kilomètres, au nord de Kalemie. Ses habitants ont été victimes d’une supercherie de mauvais goût de la part d’un groupe d’individus se faisant passer pour des recenseurs de la Commission électorale indépendante (CEI), rapporte radiookapi.net

Cette opération s’est passée au mois d’août dernier. Des faux agents de la CEI sont passés dans la localité de Lunga vendre des fiches dites de recensement présentées par eux comme faisant office de cartes d’électeurs. Le coût de ce marchandage était de 600 francs congolais par fiche. Adultes et enfants étaient tenus d’acheter ces fiches par contrainte.

« Il nous disait que c’était des cartes d’électeurs qu’il fallait acheter pour participer au vote, c’est comme ça que nous avons obtenu ces fiches. Ce n’était pas gratuit, les recenseurs les faisaient payer par force et parfois ils arrachaient même des bêches aux creuseurs de l’or qui résistaient », témoigne une habitante de Lunga interrogée à Kalemie. C’est lorsque des voyageurs venus de Kongolo leur ont montré des vraies cartes d’enrôlement que les habitants de Lunga ont réalisé qu’ils étaient victimes d’un acte d’escroquerie.
rnC’est ainsi qu’ils se rendront dans cette dernière cité (Kongolo) pour se faire enrôler normalement à leur tour. « Nous continuons néanmoins à garder ces fiches pour dire non à cette façon de traiter les gens du village », s’est exprimée la même habitante de Lunga.
rnSelon l’administrateur du territoire de Nyunzu, André Ilunga Kabala, la supercherie était l’œuvre d’un faux chef de collectivité. « Il s’agit d’un faux chef de collectivité qui s’est infiltré à notre insu et à l’insu même de l’autorité de district », a-t-il affirmé. Celui-ci était muni, a indiqué la même source, des documents qui n’étaient pas validés, ni par le district ni par le territoire.

Ce faux territorial est actuellement recherché. Une plainte contre lui a été déposée auprès du procureur de la République, a signalé l’administrateur du territoire André Ilunga Kabala.
Mais pour les habitants de Lunga, la justice devra déboucher sur le remboursement de leur argent.