Affaire DGRAD: Kisimba Ngoy demande à Samba Kaputo de transférer les cadres détenus devant le parquet

Le ministre de la justice Kisimba Ngoy appelle Samba Kaputo, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité au respect de l’article 20 de la constitution de la transition selon lequel la garde à vue ne peut excéder 48 heures, peut-on lire dans la lettre du ministre publiée jeudi par le quotidien La Référence Plus et reconnue par le n°1 de la justice. Cinq cadres de la Direction générale des recettes administratives et domaniales (DGRAD) sont détenus depuis octobre 2005 dans un cachot des services spéciaux de la police nationale à Kin-Mazière à Kinshasa, sur ordre de M. Samba Kaputo, pour motif de corruption, rappelle radiookapi.net

Soixante-dix jours de détention à Kin-Marière à Kinshasa pour les cinq cadres de la DGRAD sur ordre du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité paraissent, aux yeux du ministre de la justice, comme une détention illégale parce qu’elle dépasse les 48 heures prévues par la loi. Ce dernier évoque à cet effet l’article 20 de la constitution de la transition et le code judiciaire.

Me Kisimba Ngoy affirme avoir écrit au conseiller spécial de Joseph Kabila en charge de la sécurité en sa qualité d’officier de police judiciaire. Il regrette cependant que sa lettre soit publiée dans la presse. Mais il inscrit sa démarche dans le souci, dit-t-il, de redorer l’image de la justice congolaise. Le courrier du ministre révélé par le quotidien kinois «La Référence Plus » date du 30 décembre dernier. Le ministre exige un transfert immédiat de ces détenus au parquet à défaut de leur libération.

Près d’une semaine après la lettre du ministre, rien n’a donc changé quant au sort de l’ancien directeur général de la DGRAD et de ses quatre collaborateurs. D’après leur avocat, ils croupissent toujours dans le cachot de Kin-Mazière, sur ordre de M. Samba Kaputo.

Au parquet général de la République, on attend que le conseiller spécial du chef de l’Etat exécute l’ordre du ministre de la justice. Pour l’instant, aucune réaction n’est enregistrée du côté de Samba Kaputo. Mais à la défense de cinq cadres de la DGRAD, on ne cache pas son ras-le-bol.