Sud-Kivu: manifestation des femmes à Bukavu contre les violences sexuelles

La date du 25 novembre de chaque année est dédiée par la communauté internationale à la lutte contre les violences faites aux femmes. A cette occasion, une centaine de femmes de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, ont défilé ce samedi pour dire non aux violences sexuelles, rapporte radiookapi.net

Au moins 10 mille femmes, selon les organisations non gouvernementales locales, sont violées chaque année au Sud Kivu. A l?hôpital de Panzi, une dizaine de victimes de viols en moyenne sont reçues chaque jour. Il s?agit de femmes de tous âges et de jeunes filles violées le plus souvent par des militaires FARDC et des éléments de nombreux groupes armés opérant dans les contrées de la province. «Ils ont tué mari et mon fils. Ensuite, ils m?ont sérieusement violée et tabassée. En ce moment là, je n?avais qu?une envie : mourir», raconte en pleurant l?une des victimes. «Ils nous ont pris des habits, du bétail et nous ont emmenées en brousse. Nous avons marché pendant 2 jours. Ils ont fait de nous leurs femmes. Nous étions 5 femmes du même village, nos maris nous ont abandonnées», explique une autre.
rnAu fait, les femmes victimes des violences sexuelles retrouvées actuellement à Bukavu viennent de tous les coins de la province. La plupart appartiennent cependant à des zones qu?occupent les combattants hutus rwandais, notamment, Buniakiri, Nindja, Kaniola et Walungu. Certaines disent avoir passé de nombreux mois comme otages et esclaves sexuels de leurs bourreaux. Très souvent, ces femmes arrivent à l?hôpital en mauvais état de santé. «Nous recevons les femmes victimes de violences sexuelles. Non seulement elles ont été violées, mais souvent aussi torturées. Souvent d?ailleurs elles cachent leurs blessures de certaines parties du corps. Ce sont des femmes qui sont traumatisées, qui se considèrent abandonnées et elles sont encore nombreuses dans les villages», a témoigné le médecin directeur de l?hôpital de Panzi, docteur Mulwege.