Les habitants de Bishibiru vivent depuis une semaine dans la salle d’audience du tribunal de Kavumu à 40 km de Bukavu. Ils ont été chassés de leurs habitations suite à un conflit parcellaire.Aucune solution n’a encore été trouvée pour ces 150 personnes. Entre temps, le chef de cette collectivité qui est décédé dans la salle d’audience a finalement pu être enterré jeudi dans sa parcelle, rapporte radiookapi.net
Il y a une semaine, une cinquantaine de familles étaient chassées de Bishibiru, leurs habitations détruites par les forces de l’ordre. Cela, suite à un conflit parcellaire avec les propriétaires d’une plantation voisine. Selon les habitants, la décision de déguerpissement ordonnée par le procureur général près la cour d’appel de Bukavu a été prise après deux jugements en faveur de la plantation. Des jugements que contestent ces habitants de Bishibiru. « C’est depuis longtemps que les limites des parcelles avaient été oubliées », explique un des habitants. « M. Muller a acheté la plantation Bishibiru en 1998. S’il est prouvé que nous sommes dans sa concession nous partirons, mais si c’est lui qui est dans la notre, que se passera-t-il ? »
Depuis, ces habitants campent dans le tribunal et leurs parcelles sont gardées par des militaires qui les empêchent d’y accéder. Pour le Mwami Désiré Kabare, il faut revoir tout le jugement. « Nous allons nous confier aux autorités pour qu’elles nous montrent clairement les limites de la plantation et des habitants, a-t-il déclaré. « Le problème c’est de savoir si ces habitants qui ont été chassés sont vraiment dans les limites de M. Muller ? Si oui, où les mettrons nous ? ».
Le président du tribunal de Kavumu conteste ce déguerpissement ordonné par un magistrat extérieur à sa circonscription, ainsi que l’interférence des militaires qui protègent ces concessions sous les ordres de l’Anr-Bukavu.