Kasaï-Occidental et Nord-Kivu: difficile cooptation des chefs coutumiers

Le consensus n’est toujours pas dégagé à Goma sur la désignation des chefs coutumiers à l’Assemblée provinciale. Pendant ce temps, dans le Kasaï-Occidental, un notable du territoire de Dekese trouble la tenue de l’assemblée, rapporte radiookapi.net

La séance de cooptation n’avait toujours pas commencé jeudi à Goma. L’harmonisation de la liste du ministère de l’Intérieur a posé d?énormes problèmes. «Moi j’ai un arrêté de 1924, moi j’avais écris… », affirme un chef coutumier dans une discussion animée avec son collègue de la même entité. Chacun exhibe ses documents pour prouver sa légalité devant le chef de division de l’Intérieur et les délégués de la CEI. La liste du ministère de l’Intérieur n’est pas parvenue à les départager.

Cette liste contiendrait beaucoup d’irrégularités, selon les deux adversaires. Il s’agit notamment de l’omission de certains chefs coutumiers et de la reprise de certains noms dans deux entités différentes. Conséquence : la séance d’harmonisation a duré plus de trois heures. Le mwami Kasebere Ndondo de la chefferie de Basua en territoire de Lubero par exemple, n’a pas été admis dans la salle de réunion. Il ne dispose pas de l?arrêté du ministère de l’Intérieur. «Depuis la nuit de temps, le coutumier a son arrêté. Ce sont ses bracelets, ses vêtements qui constituent le symbole de l’autorité coutumière. Nous allons nous plaindre même auprès du chef de l?Etat », se défend-il.

Le directeur de province réagit à ces allégations. Atanase Kahania soutient qu’en RDC, on ne peut être chef coutumier sans arrêté ministériel. « Ces chefs coutumiers sont dans l’erreur. Aucun mwami ne peut être installé sans arrêté ministériel. Ce sont les instructions de la République Démocratique du Congo. S’ils ont une autre République, ils n’ont qu’à l’expliquer », précise-t-il.

Une délégation du ministère de l’Intérieur est attendue ce vendredi à Goma pour tenter de trouver une solution.

Même confusion au Kasaï- Occidental. Le chef Ikonga Shamba du groupement d’Ikolombe Isalo dans le territoire de Dekese trouble depuis 2 jours la tenue de l’assemblée des chefs coutumiers du territoire. Ses sujets sont armés de lances, flèches et et machettes, selon le coordonnateur intérimaire du bureau de représentation provinciale la CEI. Pierre Shindani souligne que le nom de ce notable ne figure pas sur la liste du ministère. « Il a soulevé ses gens pour troubler la tenue de l’assemblée qui devait désigner les délégués de Dekese à l’Assemblée provinciale », explique-t-il.

M. Shindani rappelle que la CEI est là pour organiser les élections. La sécurité relève donc de la compétence de la police. «En cas de récidive, nous allons faire appel à la police qui est notre partenaire dans la sécurisation du processus électoral… », conclut-il.