Des membres de cette chefferie traditionnelle ont vendu à des particuliers une centaine de parcelles dans la concession même de la FILITISAF, Filature et Tissages Africains. Le groupement Moni prétend avoir plein droits sur cette terre. Pour le Parquet, la concession est bel et bien la propriété de la FILTISAF, rapporte radiookapi.net
Un membre de la famille du chef Moni croupit à la prison centrale depuis bientôt 4 semaines. Celui-ci est poursuivi pour vente illégale de parcelles dans la concession de la société FILTISAf. Trois autres membres de sa famille, y compris l’actuel chef Moni, sont l’objet des mêmes poursuites.
Une centaine de parcelles au total auraient été vendues, au plus bas, à 50 dollars américains, et, au plus fort, à 350 dollars. Plusieurs maisons ont même déjà été érigées sur cette concession.
Pour Maître Donatien Kibamba, proche de la famille Moni, des enfants, des neveux et même des petits-fils de Moni, sont impliqués dans cette vente illégale. L’avocat estime toutefois que c’est un conflit d’interprétation de la loi. « Comme la FILITISAF a détruit toutes les maisons qu’elle avait érigées sur cette concession, pour les membres de la famille Moni, eh bien, cette concession est revenue de pleins droits à la famille Moni, aux motifs que c’est le chef Moni de l’époque qui l’avait donnée à la FILTISAF. C’est là la lecture du conflit selon les membres de la famille Moni ».
Le procureur de la République près le parquet de grande instance conteste cette version des faits. Selon lui, la FILTISAF n’a aucun lien avec les Moni. Le procureur a exhibé un certificat d’enregistrement du 28 juin 1960. Celui-ci indique que la FILTISAF a acquis un terrain d’une superficie de 70 hectares auprès de la Compagnie Foncière des Grands-Lacs, COFOLACS en sigle. Le certificat d’enregistrement porte la signature d’un certain Hyman, gouverneur des titres fonciers.
Le tribunal de grande instance vient d’être saisi de l’affaire.