Isiro : le corps médical en grève

Les infirmiers et médecins ont radicalisé ce vendredi le mouvement de grève entamé depuis bientôt une semaine. Le service minimum organisé jusque-là a été interrompu dans tous les hôpitaux officiels de la ville. Selon les grévistes, leurs revendications n’ont pas été satisfaites 4 jours après le début de la grève, rapporte radiookapi.net

Les activités sanitaires sont complètement paralysées dans tous les grands hôpitaux de la ville d’Isiro depuis ce vendredi matin. A l’hôpital général, aux cliniques de l’Uele et de l’Est ainsi qu’aux centres de référence de Kamba et Mayogo, ni infirmier, ni médecin, ni stagiaire ne preste.

Selon André Kitenge, journaliste de radio okapi témoin de la grève, une femme en couche a été renvoyée tour à tour à l’hôpital général et à la clinique de l’Est. Elle n’a bénéficié d’aucune prise en charge alors qu’elle doit subir une césarienne.

Les infirmiers et médecins avaient prévenu les autorités qu’ils radicaliseraient la grève 72 heures après son début. A condition qu’ils obtiennent une suite favorable à leurs revendications. Plus de 3 jours après cet ultimatum, ils sont passés à l’action.

Selon les grévistes, le personnel soignant sous statut ne touche pas l’intégralité de son salaire depuis plus de trois ans. Selon eux, ils s’organisent de telle sorte qu’un groupe soit payé en attendant qu’un autre le soit le mois suivant. C’est ce qu’ils appellent là bas le délestage, comme le confirme Dr Kamanga, médecin chef de zone de santé d’Isiro.
Le médecin inspecteur provincial affirme être au courant de cette situation. Dr José Bafoa préfère que l’on s’adresse au service provincial de finance et de budget pour connaître la cause réelle de cette insuffisance salariale. Néanmoins, Dr José Bafoa affirme que cette situation est liée aux effectifs en surnombre par rapport à l’enveloppe disponible.

Pour le chef de division provinciale des finances, Richard Bosage, le montant payé à Isiro est identique à celui envoyé dans tous les autres districts. S’il existe un décalage entre l’enveloppe salariale et le nombre des bénéficiaires, cela est dû au fait que l’Etat ne paye que les personnes mécanisées et non les sous contrats. D’ailleurs, affirme-t-il, le travail se fait de commun accord avec l’inspection provinciale médicale.

Ce mouvement de grève est également observé dans le territoire de Watsa. Le médecin inspecteur provincial et le chef de division des finances ont déclaré que le gouverneur de province va dépêcher une mission la semaine prochaine à Isiro en vue de s’enquérir de cette situation.