L’appareil judiciaire congolais paralysé

Le mot d’ordre de trêve décrété par le Syndicat national autonome des magistrats (Synamag) a été largement suivi vendredi dans plusieurs grandes villes de la RDC, rapporte radiookapi.net

A Kinshasa, le constat a été le même dans presque toutes les institutions judiciaires visités. Le mot d’ordre du Synamag lancé la veille pour un arrêt de travail pendant 7 jours pour inviter le chef de l’Etat de rapporter ses dernières ordonnances de nomination des hauts magistrats de la République, a été respecté. Le cas notamment du Palais de la justice, de la Cour suprême et du Parquet de Kalamu. Il n’y avait ni magistrat du siège ni officier du ministère public. Seuls étaient visibles quelques justiciables et leurs avocats qui espéraient voir se dérouler les audiences du jour. Ce qui n’a pas été le cas. Au désenchantement de ces derniers. « Cette grève m’exaspère. Mon frère, innocent, va être incarcéré encore pendant sept jours, faute de l’ouverture du dossier », s’exclame une dame croisée au Palais de justice. « Là maintenant, comme on a renvoyé au rôle général, il faudra nécessairement attendre que cette grève finisse pour qu’on arrive à ramener l’affaire au rôle des affaires », regrette à son tour un avocat.

A Mbandaka (Equateur), la journée de vendredi a connu presque la même atmosphère. Les audiences prévues au tribunal de grande instance de cette ville ont été renvoyées à une date ultérieure. A Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental, la décision d’observer l’arrêt de travail a été prise le même vendredi au cours d’une assemblée générale du syndicat au niveau provincial. Idem à Kananga où, après avoir travaillé le matin, les magistrats de la place ont par la suite pris la décision d’emboîter le pas à leurs collègues de Kinshasa et d’ailleurs. Cette décision est tombée l’après-midi au cours au cours d’une réunion qui a duré 30 minutes autour du secrétaire général provincial du Syanamag. Matadi (Bas-Congo), Bandunduville (Bandundu) et Bunia (Ituri, Province Orientale) ont également suivi le mot d’ordre. Quelques exceptions en revanche avec les villes de Kisangani (Province Orientale) et de Bukavu (Sud-Kivu). Les audiences dans ces villes ont eu lieu comme à l’accoutumée, notamment à la Cour d’appel de Bukavu. Les magistrats du Sud-Kivu disent avoir suivi la nouvelle de la grève de la corporation seulement à travers les médias.

Le Synamag a lancé l’appel à l’arrêt de travail dans la corporation de magistrats de la RDC pour demander au chef de l’Etat, Joseph Kabila, de rapporter ses dernières ordonnances nommant des hauts magistrats du pays et en retraitant d’autres.