Kinshasa : l’Omec condamne le non respect de la présomption d’innocence

De plus en plus des personnes accusées d’avoir commis des forfaits sont montrées à la télévision avant d’être jugé. Le dernier cas est celui d’un monsieur montré sur la Rltv, arrêté la semaine dernière à Mombele à Limete, accusé d’avoir violé une fillette de 5 ans, rappelle radiookapi.net

L’observatoire des médias congolais, Omec , crie à la violation de la déontologie des médias et de la dignité de ces personnes.

Pour Pollydor Muboyayi, président de l’Omec , l’identité de ces personnes ne peut pas être dévoilée avant que la justice établisse leur culpabilité. « Nous n’avons pas le droit de jouer avec la dignité des gens. Nous n’avons pas le droit de jouer avec la présomption d’innocence des gens. Ça, c’est essentiel dans le métier qui est le nôtre. Mais lorsqu’on se retrouve dans un cas flagrant, vous pouvez donner l’info et même montrer l’image, mais en brouillant le visage pour qu’on ne puisse pas donner la véritable identité. Mais ce qui est important à retenir, c’est qu’on ne doit pas exposer quelqu’un aussi longtemps que des preuves suffisantes n’ont pas été réunies, et qu’il n’aura pas été condamné de façon formelle par le juge. »

Le patron de Molière TV, une des chaînes qui excellent dans ce genre de reportage, a déclaré qu’elles y sont invitées par la police pour présenter ces activités et redonner ainsi confiance à la population.

L’inspecteur provincial de la police, ville de Kinshasa, le général Oleko, explique. « La police réussit à mettre la main sur des gens qui sont présumés coupables de ces actes là. N’est ce pas que, à partir de ce moment là, ça restitue la confiance auprès de la société. Notre public, en ce moment là, il est rétabli par l’action de la police de ce côté, et puis il y a l’ordre public. Par rapport aux individus qui vont être transférés devant la justice, ils vont établir leur culpabilité ou pas. »

Pour l’Asadho, on estime qu’il faut préserver la dignité de la personne et la présomption d’innocence. La police gagnera en confiance si elle montrait des gens arrêtés et dûment condamnés par la justice. Amigo Ngonde, président de l’Asadho. « Imaginez aujourd’hui, on arrête des gens et on les montre à la télévision, voila, on a déniché des personnes qui sont entrain de commettre des forfaits à la cité. Et si, demain ou après demain, les mêmes personnes qui ont été montrées, on les voit à la cité après qu’elles aient été innocentées par la justice. En ce moment là, le travail de la police n’aura plus de sens, et la population n’aura plus confiance en cette police. »