ESU : soupçon de détournement des fonds à l'Unikin, Ifasic, Ista, UPN, Cidep

Le rapport partiel d’un audit diligenté par le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) dans les établissements publics de Kinshasa soupçonne les comités de gestion de certaines institutions d’avoir détourné les fonds. Ce rapport a été rendu public mardi le ministre Masuga Rugamika, rapporte radiookapi.net

L’audit a été mené entre juillet et août 2008 dans quatorze institutions de l’enseignement supérieur et universitaire public de la capitale dont l’Université de Kinshasa, Unikin, l’Université pédagogique nationale UPN, l’Institut facultaire des sciences de l’information et de communication, Ifasic, l’Institut supérieur des technologies appliquées et le Centre interdisciplinaire pour le développement permanent.
Le coordonnateur de l’audit, M. Katako Mulangwa, se refuse pourtant de parler encore à ce stade d’un détournement et ne donne des précisions ni sur les chiffres ni sur l’identité des gestionnaires impliqués. Il y a sur le plan financier des montants à justifier, s’est-il contenté de dire.

Au cas où le détournement était avéré, signale-t-il toutefois, les responsables de l’acte seraient déférés devant la justice. « Il appartient à son Excellence [le ministre] d’apprécier », a ajouté le coordonnateur de l’audit, indiquant que sa commission a proposé que les mesures soient prises avant la prochaine rentrée académique.

Réaction du recteur de l’Unikin

Selon le professeur Lututala, recteur de l’Unikin, les chefs d’établissements publics de l’ESU se sont rencontrés à ce sujet. « Le mal fonctionnement de nos établissements de l’Enseignement supérieur, d’ailleurs on peut aller jusqu’au niveau primaire et secondaire, c’est d’abord un problème de moyens et du contexte dans lequel nous travaillons », a-t-il souligné. « Comment voulez-vous que le rapport soit rose s’il n’y a pas des moyens qui soient mis à la disposition des chefs d’établissements, s’il n’y a pas des bâtiments qui soient construits, s’il n’y a pas des laboratoires qui soient équipés ? », s’est-il interrogé, avant d’indiquer que le problème, c’est que l’Etat doit d’abord assumer l’enseignement et l’éducation dans le pays. Quant au soupçon de détournement, le recteur de l’Université de Kinshasa réplique : « J’aurais voulu qu’on voie les chiffres, qu’on voie exactement de quoi on parle. J’aurais voulu voir des choses concrètes, de quoi on parle. Quand on parle détournement de l’argent des étudiants, c’est combien, c’est qui ? »