RDC : fin du monopole de la Snel sur l'exploitation électrique

Transport d'un transformateur de la Snel de Maluku vers Limete

Transport d'un transformateur de la Snel de Maluku vers Limete

La Snel ne sera plus la seule société à exploiter l’électricité en RDC. Le secteur sera désormais ouvert à des entreprises privées. Telle est l’idée qui a conduit les travaux d’élaboration du projet de code de l’électricité, clôturés mardi au Centre catholique Nganda de Kinshasa par le ministre de l’Energie.

Ce projet de code vise à établir un nouveau cadre légal de gestion et d’exploitation du secteur de l’électricité. Ce texte de 115 articles sera endossé par la société civile en octobre prochain.

Le rapporteur de la commission d’élaboration du dit code et Directeur à la SNEL, Albert Mbafumoya s’explique : « Nous avons une société qui a un quasi- monopole dans l’électricité. Alors l’idée est de faire en sorte que des opérateurs privés puissent s’introduire dans ce marché. Vous pouvez imaginer que certains coins de la République ou certaines autres parties pourraient être exploitées par des privés. Nous avons élaboré un projet de loi pour rendre le secteur propice à l’arrivée des opérateurs privés dans le secteur. Etablir un nouveau cadre légal de gestion et d’exploitation du secteur de l’électricité ; c’est-à-dire qu’il faudrait que la tutelle de l’Etat soit moins pesante sur le secteur de l’électricité. Ce projet doit, maintenant, être endossé par la société civile. Il va y avoir un atelier d’ici la fin du mois d’octobre. »

Pour sa part, la société civile salue l’initiative du gouvernement de l’associer à l’endossement du code de l’électricité en octobre prochain. Toutefois, elle plaide pour la réglementation des prix dans le secteur de l’électricité. Car, selon le modérateur de l’Intersyndical national congolais, il sied également de protéger les gagne-petit et surtout les populations rurales qui ne peuvent pas payer le courant électrique.

Kibiswa naupes donne ses impressions : « C’est une bonne idée que de vouloir associer la société civile à l’amélioration d’un code conçu au niveau gouvernemental, deuxième chose, c’est qu’il est également bon de concevoir un système dans lequel la compétition réglemente le prix. Mais attention ; lorsqu’on veut que la compétition réglemente le prix, il faut qu’il y ait aussi des mécanismes qui protégent les faibles ; c’est-à-dire les gagne-petit. Or dans ce pays, le libéralisme avance plus vite que le social. Cela veut dire que les grands gagnants continuent de gagner d’avantage sur les petits et l’Etat ne protège pas suffisamment les petits. Donc, il est également nécessaire que dans ce code, qu’il soit prévu des mécanismes qui protègent les petits gagnants et surtout les populations rurales qui ne peuvent pas payer le courant électrique qui a un prix fixé au tarif des grosses pointures. »