Fête de Noël : morosité à Kinshasa, dénuement au camp de déplacés de Kibati

Boulevard du 30 juin, Kinshasa/RDC

Boulevard du 30 juin, Kinshasa/RDC

Ce jeudi 25 décembre 2008, les chrétiens du monde célèbrent la fête de la nativité du Christ. A la veille de cette fête, les Kinois et Kinoises ont afflué vers le marché central et dans les super-marchés, pour acheter des cadeaux, des denrées alimentaires, etc. Mais la crise économique et financière qui frappe la population congolaise n’a pas permis aux Kinois de fêter Noël comme il faut. De même, les déplacés de Kibati, au Nord Kivu, passent la fête de la nativité dans un dénuement quasi-total, rapporte radiookapi.net

Il en est de même pour les Congolais qui vivent dans les camps des déplacés à l’Est de la RDC. Noël n’a pas été du tout rose. rnRadiookapi.net est allé à la rencontre des populations déplacées du camp de Kibati, situé à 12 kilomètres au nord de Goma.
Kibati : le dénuementrnrnDans le camp de Kibati, vivent plus d’un millier de Congolais qui ont fui la guerre dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo. Parmi eux, des femmes et des enfants. Ils sont dépourvus de tout. Les enfants de Kibati ne connaissent pas de sapins et moins encore de guirlandes pour décorer les maisons. Ils amènent des feuillages pour couvrir leurs cabanes. Une jeune femme, mère de 4 enfants, explique le drame de ses rejetons pour cette fête de Noël : « J’ai 4 enfants. Je n’ai rien à leur offrir. Je ne sais pas ce que je vais faire pour eux. Je n’ai ni à manger, ni d’habits. Pour les fêtes de Noël antérieures, leur père se débrouillait pour leur nourriture et de quoi se vêtir. Ils buvaient et se réjouissaient le jour de Noël. Leur papa est encore en vie, mais il ne peut plus cultiver ses champs. Il a été chassé par la guerre et aujourd’hui, il est déplacé »

Quelques adultes qui se débrouillent dans les petits métiers au camp même, déclarent que leurs petites affaires tournent mal. Donc, pas de fête de Noël pour eux. « Ici, nous sommes dans la cordonnerie. Nous ne gagnons rien. Pour les fêtes, nous n’avons rien. Il n’y a pas de clients, parce qu’il n’y a pas d’argent“, témoigne l’un d’eux.
Pour les enfants de Kibati, il n’y a pas non plus de crèche de Noël et d’autres jouets. Ici, les aires de jeu sont un rêve. Tout ce qu’ils demandent, c’est de rentrer dans leurs villages, afin que Noël soit une réalité.