Kinshasa : prochain désarmement forcé des FDLR, sous les yeux d’observateurs rwandais

Les FDLR désarmés aux Nord-Kivu

Les FDLR désarmés aux Nord-Kivu

Le gouvernement congolais est décidé à désarmer de forces les miliciens de Forces Démocratiques pour la libération du Rwanda, FDLR. Cela, avec la participation des officiers de l’armée rwandaise en tant qu’observateurs. Réagissant à cette annonce, le député Ernest Kyaviro s’inquiète pour la protection des civils pendant ces opérations. Pour le porte-parole du gouvernement, l’armée tentera de limiter les dégâts collatéraux.

Pour Ernest Kyaviro, député national élu du Nord Kivu, : « La question se pose : comment va-t-on protéger les Congolais et les Congolaises, parce que nous avons suivi les opérations qui se passent entre la LRA et les trois armées sud soudan, Ougandaise et des FARDC. Nous constatons qu’il y a une lacune grave. La population congolaise n’est pas protégée. Et donc, nous demandons qu’on puisse faire tout ce qu’on veut faire, mais en protégeant d’abord la communauté congolaise. Ce qui n’a jamais été le cas depuis qu’on a commencé ce genre d’opérations. J’espère que, cette fois-ci, ça sera fait. »

Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, affirme que l’armée fera en sorte que les dégâts collatéraux soient limités afin de protéger les civils. Mais, précise Lambert Mende, il est hors de question d’arrêter ces opérations : « Nous sommes dans l’obligation de défendre notre intégrité territoriale. Et, ce faisant, il arrive qu’il y ait des dommages collatéraux. Nous faisons en sorte de limiter les dégâts. Et souvent, quand nous le faisons, on nous taxe d’être des gens qui n’ont pas de force, qui ne veulent pas se battre, etc. parce que, simplement, nous refusons d’engager le combat là où des populations civiles peuvent avoir à en souffrir. On l’a vu très souvent avec le CNDP, notamment à Rumangabo, où des problèmes de femmes, d’enfants, ont amené le commandement à faire reculer les troupes. Et nous savons que beaucoup de gens nous en ont boulu pour cela. Donc, les mêmes préoccupations continueront à nous guider. Mais, qu’on se fasse bien comprendre, il est hors de question qu’on nous dise que nous ne pouvons plus défendre notre pays contre l’agression de ces groupes armés parce que, sinon, il va y avoir des dommages collatéraux. »

Kigali confirme un plan conjoint RDC – Rwanda de désarmement des FDLR

Une autorité militaire rwandaise jointe mardi par radiookapi.net, et ayant requis l’anonymat, confirme l’existence d’un plan conjoint élaboré par la RDC et le Rwanda. Ce plan vise le désarmement des FDLR. L’officier rwandais n’a pas voulu dévoiler ce plan, ni ses détails. Le gouvernement congolais a annoncé lundi sa décision de démanteler de force les ex-Far/Interahamwe. Cela, sous le regard d’une mission d’officiers rwandais conviés comme observateurs

Le ministre de l’Intérieur à Goma pour se rendre compte de la situation sécuritaire

Le ministre de l’Intérieur est arrivé mardi après midi à Goma, chef lieu du Nord Kivu. Célestin Mbuyu a déclaré être venu pour évaluer la situation sécuritaire à l’Est du pays. Au sujet de la traque des FDLR, des femmes de la société civile appellent le gouvernement à une solution pacifique négociée, car de nouveaux combats entraîneraient de nouveaux morts parmi la population civile.

Dans une déclaration faite à la presse à l’aéroport de Goma, le ministre de l’Intérieur a affirmé qu’il est prévu des entretiens avec des officiels, civils et militaires du Nord Kivu, ainsi que la société civile locale.

Au sujet de la situation sécuritaire au Nord Kivu, des femmes, membres de la société civile, portaient des affiches appelant le gouvernement congolais à privilégier l’option pacifique. Selon Edo Nziavake, porte-parole de l’ONG Sauti ya Mama Mukongomani, de nouveaux combats entraîneraient de nouvelles victimes parmi la population congolaise : « Nous pensons que c’est la population congolaise qui va mourir, car ces réfugiés vivent dans les mêmes villages que les Congolais. Alors nous voulons que les hommes puissent réfléchir par rapport à cette question, au lieu de prendre des décisions sans réflexion. Nous souhaitons qu’ils fassent une pression pour qu’il y ait une conférence entre les Rwandais, pour que ces réfugiés rwandais rentrent pacifiquement au Rwanda afin d’aller construire leur pays, au lieu de se battre ici. »

Au sujet de l’option du gouvernement sur la question des FDLR et les LRA opérant en Province Orientale, Célestin Mbuyu a déclaré que le temps des négociations est passé : « Les FDLR sont des agresseurs qui sont chez nous. Nous mettons toutes nos forces en marche pour qu’ils quittent, qu’ils laissent les Congolais tranquilles, pour que nous puissions développer l’Est du pays. La solution par négociation, vous savez que les LRA sont chez nous depuis presque 20 ans. Nous avons tout fait pour qu’ils quittent normalement, mais ils ne veulent pas comprendre. Nous disons que nous sommes obligés, nécessairement, de les faire partir. »

Après l’étape de Goma, le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il se rendrait à Bukavu dans le Sud Kivu.