Olusegun Obasanjo, facilitateur du processus de paix dans l'Est de la RDC
Les négociations entre le CNDP et le gouvernement congolais ne reprendront plus à Nairobi demain lundi comme initialement prévu. Elles ont été reportées à une date indéterminée, suite à l’arrestation de Laurent Nkunda jeudi dernier au Rwanda. C’est ce qu’a annoncé vendredi à Nairobi la médiation conduite par l’Onu. Mais quelle suite réservée à ces négociations dès lors que Nkunda est aux arrêts, Ntaganda et ses hommes dans les rangs des FARDC? Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement congolais, répond à radiookapi.net
Le ministre Lambert Mende pense que c’est aux chefs d’Etats initiateurs de cette démarche et au facilitateur d’en déterminer la suite. Ce, par rapport aux récents développements de la situation sur terrain en RDC : « En fait c’est au facilitateur le président Obasanjo de réserver une suite. Donc, il a décidé de ne pas convoquer cette rencontre demain à Nairobi et d’attendre l’intégration au dossier de nouveaux développements et de faire rapport au sommet des chefs d’Etat qui s’étaient réunis à Nairobi et qui se réuniront à Addis-Abeba à la fin de ce mois, et alors les chefs d’Etat décideront de la suite qu’il faudra donner à leur initiative »
En tout état de cause, lorsque les chefs d’Etat auront intégré les nouveaux développements dans ce dossier, ils se rendront bien compte que le CNDP a été soit intégré, soit inexistant maintenant sur terrain, et ils en tireront toutes les conséquences, a encore déclaré le ministre qui s’est toutefois refusé à toute conclusion en lieu et place des chefs d’Etat, initiateurs de ces pourparlers.
Conclure à un non lieurnPour le Professeur Philippe Biyoya, analyste politique, l’enjeu de ces négociations n’existant plus, on conclut tacitement à un non lieu de négociations. Car selon lui, les circonstances qui y ont prévalu appartiennent au passé et l’objectif a été atteint, bien que sous d’autres auspices. « En droit international, on a un principe qui concerne les accords. Lorsque les circonstances pour lesquelles on a voulu convenir ou on a convenu d’un accord changent, l’accord cesse d’exister. Alors, ici, les négociations de Nairobi, l’objet en jeu était un cessez-le-feu entre le gouvernement et le CNDP. Dès lors que le CNDP a implosé et puis s’est rendu au gouvernement, a signé un accord de cessez-le-feu dont le renoncement fait aux officiers militaires, et que le CNDP coopère militairement avec les forces gouvernementales dans une même coalition régionale et lorsque le CNDP qui a conclu avec le gouvernement a récupéré l’agenda politique que le CNDP de Nkunda présentait, je crois qu’on doit conclure à un non lieu, parce que les raisons pour lesquelles les parties devraient consentir à des compromis n’existent plus », précise le professeur Biyoya.
