Goma : les services de sécurité sont supprimés aux postes frontaliers

Lors de sa visite à la grande barrière le week-end dernier, le commandant de la 8e région militaire avait supprimé tous les services de sécurité oeuvrant sur place. Cependant, plusieurs agents de ces services continuent leurs rackets. Ce dysfonctionnement des services de l’Etat s’observe à différents postes frontaliers, que ce soit aux ports, à l’aéroport ou aux lieux de déchargement des marchandises importées, constate radiookapi.net

Le ministre provincial de l’Intérieur indique que la suppression des services illicites aux différents postes s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les tracasseries. Selon Charles Kalwaghe, cette mesure se trouve en conformité avec l’application du décret présidentiel fixant le nombre des services exerçant à ces postes.

Pour les opérateurs économiques rencontrés, il s’agit des services de T2 ou renseignement militaire, l’ANR, la Demiap, la Garde Républicaine, l’agriculture, l’antifraude du parquet et du gouvernora,t ainsi que d’autres encore, qui sont les auteurs de multiples tracasseries.

A la grande barrière par exemple, plusieurs personnes ont déclaré que ces services n’ont pas de bureaux sur place. Mais, leurs agents se présentent quotidiennement à l’entrée et au déchargement des marchandises, pour menacer et exiger des montants arbitraires avant de laisser passer ces marchandises.

Antoine Kasungula, déclarant en douane, témoigne : « Ils sont juste aux alentours. Ils suivent tous les mouvements, tout véhicule qui était sous douane. Et lorsque le véhicule quitte les installations douanières, ils vont là-bas, au déchargement, et chacun peut demander 40 ou 50 [USD]. Ils ne savent même pas interpréter une déclaration douanière. »rnD’autres agents de sécurité par contre nous ont laissé entendre que des services comme T2 et l’ANR seront incorporés au sein de la DGM afin d’exercer leurs missions.

Pour le ministre provincial de l’Intérieur, Charles Kalwaghe Kasereka, précise que la suppression de ces services émane d’un décret loi présidentiel, et que ce n’est qu’en cas de besoin que l’on peut faire appel aux services de sécurité. Mais pour l’instant et au regard de l’évolution de la situation sécuritaire en province, tous ces services doivent être tout simplement supprimés.
En attendant l’application stricte de cette mesure les opérateurs économiques ont salué cette initiative.