Ban Ki-Moon à Goma : « Les auteurs des viols ne devraient pas être promus ou intégrés au sein de l’armée et de la police »

Ban KI-Moon

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Depuis le début de l’année, 360 femmes ont été victimes de viols à Goma. Au cours de son passage dans cette ville du Nord-Kivu samedi en provenance de Kisangani, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, a visité l’hôpital Heal Africa où ces victimes sont prises en charge et où 10 nouveaux cas ont été enregistrés pour la seule journée de lundi dernier. Il s’est dit très choqué, rapporte radiookapi.net

Dans une interview exclusive à Radio Okapi, Ban Ki Moon a déclaré que la situation actuelle en RDC est plus encourageante qu’elle ne l’était il y a une année, avant la signature des Actes d’engagement par les groupes armés congolais à Goma. Le secrétaire général des Nations Unies s’est dit cependant inquiété par la situation des milliers de personnes déplacées dans l’Est du pays, et particulièrement celle des femmes et des jeunes filles qui souffrent toujours de violences et d’abus sexuels abominables. Pour Ban Ki-Moon, la persistance de violences sexuelles et de viols contre les femmes en RDC est à attribuer à l’impunité sous toutes ses formes. Il exige donc un engagement politique au plus haut niveau pour mettre fin à ce fléau. Le secrétaire général des Nations Unies demande à cet effet au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour ne plus promouvoir et ne plus intégrer dans l’armée congolaise et dans la police nationale tous ceux qui sont reconnus coupables des viols. « Les autorités civiles et militaires devraient prendre leurs responsabilités, et à ceux qui sont responsables dans la chaîne de commandement des groupes armés et des forces de sécurité, de prendre des mesures pour prévenir et punir la violence sexuelle commise par leurs personnels. Ceux qui sont accusés de viols dans les groupes armés ou dans les forces de sécurité ne devraient pas être promus ou intégrés dans l’armée nationale ou la police nationale », a-t-il expliqué.

Ban Ki-Moon a émis le vœu de voir se multiplier en RDC, en particulier, et en Afrique en général, le nombre d’hôpitaux pour la prise en charge des victimes de violences sexuelles.

Selon le Docteur Christophe Kimona Mulondwa, médecin directeur de Heal Africa, 60% des victimes de viols reçues dans son établissement ont des fistules et attendent d’être opérées pendant ce mois de mars.