Lubumbashi : Kisula Ngoy accuse l'Etat congolais d’asphyxier la SNCC

Camions à l'arrêt à Kasumbalesa

Camions à l'arrêt à Kasumbalesa

« L’Etat congolais est responsable de la situation critique que traverse la SNCC, Société nationale des chemins de fer du Congo », a déclaré le week-end dernier à Lubumbashi le député provincial Urbain Kisula Ngoy devant la presse. Selon lui, cette société d’Etat dont l’activité vitale demeure le transport des minerais, est sacrifiée au profit des grands camions des privés qui assurent ce transport. Cet élu du Katanga regrette de voir l’Etat Congolais négliger le chemin de fer au profit de la route qui est du reste abîmée par ces camions à grand tonnage, rapporte radiookapi.net

« A cause des décisions du pouvoir, le gouvernement, les populations sont délaissées. Il avait été prévu que l’Union minière produise les minerais, que ces minerais soient transportés par la SNCC. Comment pouvons-nous comprendre que l’Etat propriétaire de ces deux sociétés, sacrifie le transport par le chemin de fer au profit de la route ? C’est là que se trouve la maladie de la SNCC », a indiqué le député provincial Kisula.

Pour lui, ceux qui détiennent ces camions qui transportent des minerais ne sont pas nécessairement des Congolais. « On peut restructurer la SNCC comme on veut, mais si le transport des minerais n’est pas assuré par les chemins de fer, ça ne servira à rien », a-t-il martelé.

rnEn réaction, le directeur de cabinet du ministre provincial des infrastructures au Katanga reconnaît que cette prérogative était reconnue à la SNCC. Mais Laurent Kahozi ajoute que les difficultés que connaît cette société ont poussé les opérateurs miniers à opter pour le transport routier. Laurent Kahozi précise aussi qu’il n y a aucune loi dans notre pays qui interdit le transport des minerais par route : « De tout le temps, le transport, surtout le transport minier, le transport des matières lourdes, a été effectué par la SNCC. C’est à la suite de cette baisse de performance que le transport routier a pris de l’ampleur au point de s’imposer sur le transport ferroviaire. Je pense qu’il faut souligner que le transport routier dans notre pays est libéralisé. Il n’est pas interdit à un citoyen, à un opérateur qui désire créer une société de transport, de prendre cette initiative. Il n’y a aucune loi qui interdit de payer le transport par route et qu’il soit opéré par un privé » rnPour le ministre (national) des transports à Kinshasa, une étude est menée avec les syndicats des travailleurs de la SNCC pour relancer l’outil de production de cette société avec un financement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ce qui, selon lui, favorisera sa relève.