Kinshasa : Médecins du monde dénonce les violences faites aux filles de la rue

Violence sexuelle sur les filles de la rue

Violence sexuelle sur les filles de la rue

Dans un rapport d’enquête sur les violences sexuelles que subissent les filles de la rue, l’organisation humanitaire Médecins du Monde déplore la banalisation des viols et autres violences sexuelles dont ces filles sont victimes à Kinshasa, ainsi que l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes, rapporte radiookapi.net

Le rapport a été publié mercredi à Paris, à l’occasion de la Journée de la femme du 8 mars. Dans ce rapport, Médecins du monde demande notamment la mise en place en RDC d’un certificat médicolégal reconnu juridiquement, servant de preuve pour poursuivre les agresseurs des filles de la rue ou « shegués ». Ces agresseurs sont, en premier lieu, d’autres enfants de la rue. Il y a aussi les hommes en uniforme, ou encore des membres de gangs de quartier.

Médecins du monde précise que l’enquête a été menée par une psychologue en 2008, d’abord auprès de 67 filles, ensuite auprès de 200 filles et 200 garçons. 70% d’entre elles ont subi, comme baptême, un rite violent d’entrée dans la rue. Elles sont généralement dépouillées de leurs affaires personnelles et victimes de viol collectif, avec prise forcée de drogue et passage à tabac. Elles subissent souvent également brûlures, lacérations ou rasage des cheveux, précise le document.

Toujours selon l’enquête, pour survivre dans la rue, 9 filles sur 10 vivent de la prostitution depuis l’âge de 12 ans en moyenne. Elles se prostituent la nuit, avec en moyenne 6 clients par jour. Les violences sexuelles sont ainsi devenus leur lot, plusieurs fois par semaine, voire tous les jours, pour certaines. Mais la plupart de ces filles ont reconnu avoir eu leur première expérience sexuelle avant même de vivre dans la rue. Et pour plus de 4 filles sur 10, il s’agissait d’un viol.